01.03.2010
Quel est le qualificatif adapté pour un pays où tous les médias importants sont détenus par une poignée de personnes proches du pouvoir, où chaque citoyen est sous surveillance électronique, où les communications sont interceptées et archivées par l'état, où une personne peut être emprisonnée sans jugement pour une durée indéterminée, et où les élections peuvent être facilement truquées grâce aux machines à voter...?

"America from freedom to fascism" est un documentaire du cinéaste Aaron Russo. La première moitié est consacrée à la FED et à l'asservissement du citoyen américain par un impôt sur le revenu qui n'a pas de base légale aux Etats-Unis. La deuxième moitié est consacrée à la disparition progressive des libertés aux Etats-Unis et la dérive vers un régime policier orwellien qu'il faut bien qualifier de fasciste.

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01.03.2010
Les libertés se réduisent encore dans la France de Sarkozy où le nouveau package de lois répressives "LOPSI 2" vient d'être adopté. Ses mesures phares sont le renforcement de la vidéosurveillance, l'autorisation à la police d'espionner nos ordinateurs, et le filtrage d'internet.

Pour ceux qui ont la chance de ne pas vivre dans le Sarkoland, LOPSI veut dire "Loi d'Orientation et de Programmation pour la Sécurité Intérieure". Et "2" parce que c'est la suite de LOPSI 1, le précédent package répressif. Au total, c'est la 17è loi liberticide adoptée en France depuis 2002.

En résumé, LOPSI 2 c'est...
- davantage de vidéosurveillance
- couvre-feu pour les mineurs de moins de treize ans
- fermeture administrative des épiceries de nuit en cas de trouble à l'ordre public
- création d'un délit de "vente à la sauvette"
- confiscation du véhicule pour ceux qui roulent sans permis
- obligation d'installer un dispositif d'antidémarrage par éthylotest pour les récidivistes de l'alcool au volant
- répression accrue pour le trafic de points de permis sur Internet. L'acheteur comme le vendeur seront passibles six mois d'emprisonnement et 15 000 '?¬ d'amende.

Et surtout, LOPSI 2 contient tout un volet contre la "cybercriminalité", avec:
- la création d'un délit d'usurpation d'identité sur le net
- l'autorisation donnée à la police de placer des mouchards sur nos ordinateurs
- l'obligation pour les fournisseurs d'accès de bloquer les sites pédophiles... pour commencer. C'est en réalité la première étape pour un flitrage d'internet. Une fois le filtrage mis en place techniquement, il sera très facile de l'étendre en y incluant des nouveaux critères de blocages.

voir cet autre article à propos de LOPSI 2
10.03.2010
Aujourd'hui, le pouvoir réel est détenu par les multinationales et les banques. Pour manipuler le "public", elles disposent de deux sortes de "chargés de com", les leaders politiques et les journalistes, les uns et les autres travaillant la main dans la main, en parfaite connivence, comme le montre cette série de vidéos...

Tout d'abord, "Pas vu, pas pris", un film réalisé par Pierre Carles pour Canal Plus mais finalement censuré par la chaine. Il commence par une séquence tournée à l'insu des protagonistes, entre le journaliste Etienne Mougeotte, à l'époque vice-président de TF1, et François Léotard, député de droite et ex-ministre de Jacques Chirac en train de discuter en toute amitié. Puis, Pierre Carles filme plusieurs journalistes politiques de premier plan à qui il fait visionner la séquence avant de les interroger sur les relations entre politiciens et journalistes. On assiste alors à un festival d'hypocrisie pour nier cette connivence montrée par le document et que les interviewés pratiquent également, ou pour nier le fait que ça puisse poser un problème... pour finalement mettre fin plutôt sèchement à l'interview.

La plupart se sont empressés d'appeler la direction de Canal Plus aussitôt l'interview terminée pour se plaindre de cet affront et bloquer la diffusion du film.

Lorsque Pierre Carles téléphone à la direction des programmes, l'hypocrisie continue. On lui explique que le film ne correspond pas à ce qui avait été convenu. Il comprend rapidement que des ordres sont venus d'en haut, de Pierre Lescure, le PDG de Canal, et son tout puissant directeur des programmes, Alain de Greef.

Mais Pierre Carles est bien organisé, il a enregistré toutes les conversations téléphoniques qui viennent compléter son film...

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Autre séquence édifiante qui a fait un gros buzz sur le net, ça se passe entre Rachida Dati, alors ministre de la justice de Sarkozy, et la journaliste de France 3 qui venait de l'interviewer. La caméra ne filmait plus mais les micros étaient restés ouverts...
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Encore une, entre Nicolas Sarkozy et Karl Zero, plaisantant et chahutant comme les deux meilleurs potes du monde avant une interview...
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A voir également, ces photos de Serge July, l'ex-patron du journal Libération faisant la bise à Sarkozy, quelques semaines avant son élection en 2007...

La relation symbiotique entre politiciens et journalistes est telle qu'ils en viennent tout naturellement à se marier entre eux. Anne Sinclair est mariée à Dominique Strauss-Kahn, Béatrice Schonberg est l'épouse de Jean-Louis Borloo, et l'époux de Christine Okrent est Bernard Kouchner...

Pour rappel, un principe-clé de la démocratie est la séparation des pouvoirs. Mais aujourd'hui, les pouvoirs économiques, politiques et médiatiques ne font plus qu'un.
11.03.2010
 

Nos dirigeants ont prévu de rendre la biométrie omniprésente dans les années qui viennent. Elle est déjà utilisée dans les entreprises, les prisons, les transports, les écoles, pour les cartes d'identité et les passeports. Une prochaine étape sera de l'utiliser pour les paiements électroniques, dans les magasins ou chez soi, pour les achats effectués sur Internet, et plus généralement pour tout ce qui nécessite une identification.

Notre identité sera alors réduite à un corps scanné et utilisé comme un objet, marchandise parmi d'autres.

L'envahissement de nos vies par la biométrie est le résultat du "sécuritarisme" et de l'instrumentalisation de la peur afin de nous entrainer vers un type de société qui n'a plus rien à voir avec une démocratie.

La biométrie a aussi pour but d'augmenter les profits des multinationales de l'armement, comme Thales et Sagem. En quête de nouveaux débouchés depuis la fin de la guerre froide, ces entreprises ont trouvé un nouveau filon très lucratif avec la sécurité intérieure, en faisant acheter aux gouvernements des technologies pour contrôler et traquer ses citoyens, avec la biométrie, la vidéosurveillance, les logiciels d'identification et de surveillance des foules, les radars pour la répression routière, les armes "non létales", etc.

Voici un très bon documentaire d'Arte sur le sujet, "Le Temps des Biomaitres"...

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19.03.2010
sur cette image, la puce RFID est la petite pastille noire collée sur l'étiquette magnétique

Les puces RFID sont incorporées par les multinationales dans certains de leurs produits pour en assurer la traçabilité. La puce permet ensuite de localiser le produit pendant sa distribution, mais aussi après son achat. Il suffit d'envoyer des ondes sur une certaine fréquence à la puce pour l'activer et lui faire émettre les informations qu'elle contient.

La puce RFID étant scannée au moment du passage à la caisse du supermarché, elle peut être associée à la carte de crédit ou au chèque de l'acheteur, et donc à son identité. Chaque produit acheté devient ensuite un "mouchard électronique" qui permet de localiser son utilisateur. Elle peut aussi servir à identifier celui qui a jeté un emballage sur le trottoir, ou qui n'a pas trié ses déchets ménagers.

Certaines puces RFID mesurent un peu moins de 1 millimètre. Malgré cette miniaturisation, elles intègrent une mémoire de 1 kbit et une antenne qui émet dans la bande de fréquence des 2,5 GHz. Ces micro puces RFID peuvent être intégrées dans la matière d'un produit sans qu'il soit possible de le repérer.

Voici deux documentaires d'Arte sur le sujet. Tout d'abord, "RFID, la révolution", un condensé des infos sur ces puces...


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Et un documentaire un peu plus long, "RFID, un big brother miniature ?"

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20.03.2010
  
Voici un téléfilm de 1998 assez librement adapté du roman d'Aldous Huxley. Il ne suit pas exactement l'histoire du livre, des scènes ont été ajoutées, d'autres oubliées ou modifiées mais la description de la société imaginée par Huxley est assez fidèle. Le must est que l'administrateur général Mustapha Meunier est incarné par Leonard Nimoy (Mr Spock dans Star Trek) !

Dans ce livre visionnaire écrit en 1932, Aldous Huxley imagine une société qui utiliserait la génétique, le clonage et le conditionnement dès le berceau pour une société parfaitement contrôlée, une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader.

Dans cette société future, tous les enfants sont conçus dans des éprouvettes. Ils sont génétiquement conditionnés pour appartenir à l'une des 5 catégories de population. De la plus intelligente à la plus stupide: les Alpha (l'élite), les Bétas (les exécutants), les Gammas (les employés subalternes), les Deltas et les Epsilons (destinés aux tâches les plus ingrates).

Mais grâce à la consommation, au divertissement, au "somma" (une drogue douce destressante), et à des désirs sexuels encouragés et toujours satisfaits, chacun est "heureux" d'être ce qu'il est, quelle que soit sa condition sociale...

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Voir l'article complet avec des extraits-clé du livre...

Actuellement en préparation, une adaptation du livre au cinéma par Ridley Scott (réalisateur de Blade Runner, Alien 1, Thelma et Louise...), avec Leonardo di Caprio dans le rôle principal (John le Sauvage).
21.03.2010
Le 17 mars, France 2 a diffusé un documentaire de Christophe Nick qui montre un jeu TV baptisé "La Zone Xtrême", un quiz opposant deux candidats qui reproduit la fameuse expérience réalisée eu début des années 1960 par Stanley Milgram pour tester l'obéissance à l'autorité.

L'expérience de Milgram consistait à faire croire à deux cobayes qu'ils allaient participer à une expérience sur la mémoire. L'un devrait mémoriser une suite d'association de mot, puis l'autre l'interrogerait et lui administrerait un choc électrique en cas de mauvaise réponse. Un tirage au sort déterminait qui jouerait le rôle du questionneur et de l'interrogé.

Mais en réalité, l'un des cobaye est un comédien travaillant avec Milgram et le tirage au sort est truqué afin que le seul vrai cobaye soit dans le rôle du questionneur.

Très vite, le comédien se trompe dans les réponses, et le questionneur doit envoyer une décharge électrique de plus en plus forte à chaque nouvelle réponse erronée. Ca commence à 20 volts, en augmentant de 20 à chaque fois pour finir à une décharge mortelle de de 380 volts. Le questionneur ne peut pas voir celui qu'il interroge, placé dans un local séparé, mais grâce à un haut parleur, il entend ses réponses... ou ses cris de douleurs et ses supplications d'arrêter. Lorsqu'il hésite à administrer la décharge, il reçoit une injonction de continuer par "l'autorité", représentée par un scientifique en blouse blanche qui lui dit "allez-y, ne vous inquiétez pas", ou bien "ne vous arrêtez pas, l'expérience doit continuer".

62,5% des sujets testés ont obéi jusqu'au bout à l'autorité qui leur ordonnait de continuer, même une fois le cobaye tombé dans le coma après une décharge de 300 volts. Et tous sont allés jusqu'à 130 volts alors que le questionné criait déjà de douleur.

Si la plupart des personnes agissent ainsi, c'est tout d'abord parce que dès l'enfance nous avons été conditionnés à obéir et à nous soumettre à l'autorité, celle des parents, de l'instituteur, puis celle de l'état, de la police ou du patron...

La deuxième raison est ce que Milgram appelait "l'agentisation". La personne est placée en position d'agent, d'exécutant. De ce fait, elle se sent déchargée de sa responsabilité.

Ainsi, même si ce qu'on lui demande entre en conflit avec ses valeurs personnelles, une personne ordinaire obéit aux ordres de l'autorité, quels que soient ces ordres.

Voici un extrait du film "I comme Icare" qui reproduit très fidèlement l'expérience de Milgram...

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Dans la "Zone Xtrême", le candidat questionné est un comédien, mais celui qui pose les question est un vrai candidat, un télespectateur ordinaire qui croit jouer à un nouveau jeu TV.

Comme on pouvait s'y attendre, l'émission de France 2 a explosé les chiffres de l'expérience de Milgram: 80% des personnes testées sont allées jusqu'au bout.

D'abord parce que les candidats questionneurs étaient alléchés par la promesse d'un gain de 1 millions d'euros, ce qui n'était pas le cas dans l'expérience d'origine.

Ensuite parce que nous sommes dans une société plus déshumanisée et sans valeurs que celle des années 60.

De plus, en 1960, les horreurs du nazisme étaient encore fraiches et donc plus présentes dans les esprits. Avec le temps, les leçons de l'Histoire ont tendance à être oubliées, surtout quand les régimes au pouvoir favorisent l'amnésie collective.

Enfin, dans l'expérience de Milgram, "l'autorité" était représentée par des scientifiques. Or la télévision représente une "autorité" que les gens placent encore plus haut que la science.

Il n'a pas du être facile pour le réalisateur Christophe Nick d'obtenir la diffusion de ce documentaire car en amenant les gens à s'interroger sur l'obéissance à l'autorité et à douter de son bien-fondé systématique, il remet en cause un rouage essentiel du contrôle de la société.

C'est pourquoi la fin du documentaire et le débat ont recentré le débat sur la télévision, en faisant diversion avec un sujet périphérique qui éclipse le sujet de fond, à savoir les raisons pour lesquelles les gens commettent consciemment des actes contraires à leurs valeurs, en créant de la souffrance ou du malheur pour autrui, dès lors qu'ils obéissent à une "autorité" qui les décharge leur responsabilité personnelle.

Car dans le fond, l'expérience de Milgram est vécue chaque jour par des milliers de salariés des entreprises au nom de laquelle ils volent et trompent des clients, détériorent leur santé en leur vendant des produits toxiques, polluent ou enlaidissent l'environnement, exploitent d'autres salariés, mettent des gens à la rue, etc.

L'expérience de Milgram est vécue aussi par des milliers d'agents de l'état, en particulier par les policiers chargés d'appliquer la "politique du chiffre" et qui font quotidiennement subir l'expérience traumatisante de la garde à vue à des citoyens ordinaires pour des broutilles (avec menottage, fouille à nu, etc), ou qui obéissent à leur hiérarchie en tirant sur des manifestants avec des flashballs et des tasers qui ont déjà tué ou mutilé des personnes, ou ces policiers chargés de la répression routière et qui infligent des amendes routières exorbitantes pour des infractions mineures, en sachant qu'une majorité de personnes a des difficultés à boucler ses fins de mois...

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>En savoir plus sur l'expérience de Milgram
 
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