05.04.2010
 
En bas, le peuple: "Nous travaillons pour tout le monde, nous nourrissons tout le monde"
Niveau 2, la bourgeoisie: "Nous mangeons pour vous"
Niveau 3, la police et l'armée: "Nous vous tirons dessus"
Niveau 4, la religion: "Nous vous rendons fou"
Niveau 5, les maitres du monde: "Nous vous dirigeons"

Affiche d'un syndicat américain, 1911


Version moderne, à l'ère de la télévision et de la mondialisation:


06.04.2010


Les entreprises ont désormais pris le pouvoir dans le monde. Grâce à de multiples "think tanks" ou lobbies, ce sont elles qui décident les grandes lignes de la politique appliquée dans les principaux pays développés, la marge de choix laissée aux représentants élus (et donc aux citoyens) se limitant aux aménagements de détail.

Cette politique imposée aux états consiste à favoriser au maximum les profits en interférant le moins possible dans l'économie, en réduisant au maximum les impôts et les charges pour les entreprises, en privatisant tous les services publics qui peuvent être une source de profits pour le secteur privé, en transférant le maximum de richesse de l'état et des citoyens vers les entreprises, et en faisant baisser le "coût du travail" (notamment en supprimant les barrières douanières qui faisaient obstacle à la circulation des marchandises et des capitaux entre les pays, rendant possible la mondialisation et les délocalisations massives qui permettent d'augmenter la "concurrence" entre les salariés).

Les multinationales sont désormais en position de décider de presque chaque aspect de notre vie, contrôlant les secteurs-clé de l'énergie, l'alimentation, les transports, le logement, la santé, les retraites, l'information, la culture, et bientôt l'éducation, la police, les prisons...

Il est donc urgent de se demander à quelle sorte d'organisation nous avons confié un tel pouvoir... Qu'est-ce qu'une entreprise ? Quelles sont ses tendances lourdes ? Selon quels principes se comporte-t-elle ? Et comment qualifierait-on ce comportement si il s'agissait d'une personne ?

Une multinationale n'a aucune conscience morale, aucun scrupule. Elle n'éprouve aucune émotion, elle est incapable d'empathie ou de compassion, insensible au malheur d'autrui. Elle est purement égoiste, ne cherchant qu'à maximiser son profit immédiat, n'hésitant pas pour cela à détruire le bien commun. Elle n'a aucun sens civique, aucun sens de la solidarité. Elle n'est liée à aucune terre, aucune patrie, aucun peuple.

C'est ce que démontre "The Corporation", un documentaire essentiel, primé dans cinq festivals... On y découvre comment sont apparues les entreprises, comment elles ont acquis le statut juridique de "personne morale" (et les droits qui en découlent), comment les multinationales sont devenues des machines à "externaliser les coûts", c'est à dire à faire payer par la collectivité le coût réel de leur activité, et pourquoi le comportement des entreprises correspond à la totalité des critères établis par les psychiatres pour définir un "psychopathe".

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26.04.2010


John Perkins a été ce qu'on appelle aux Etats-Unis un "assassin économique" (economic hit man). Ces hommes travaillent pour la CIA et la constellation de ses sociétés écrans. Ils sont la première ligne de la machine de domination américaine au service des multinationales. Leur travail consiste à influencer et à corrompre les dirigeants de pays dont les ressources intéressent les Etats-Unis, et surtout à les convaincre de s'endetter pour développer les infrastructures de leur pays en faisant appel à des entreprises américaines, ce qui permet de récupérer intégralement l'argent prêté avant même qu'il ne soit remboursé.

Une fois que le pays est lourdement endetté arrive inévitablement le moment où il ne peut plus rembourser. Il doit alors solliciter de nouveaux emprunts pour rembourser les précédents, et se soumettre en contrepartie à des conditions qui sont toujours les mêmes:
- autoriser l'armée américaine à installer une base
- laisser les multinationales exploiter les richesses du pays à moindre frais
- ouvrir son marché aux produits américains, y compris dans l'agriculture
- réduire les dépenses publiques notamment pour les dépenses sociales, les services de santé et l'éducation
- privatiser les services publics comme l'eau, l'énergie, les transports...
Il en résulte à chaque fois un appauvrissement et une dégradation des conditions de vie pour les populations, et bien souvent une destruction de l'environnement.

Lorsque des dirigeants soucieux des intérêts de leur peuple refusent de mettre le doigt dans cet engrenage, les "chacals" entrent en jeu. Ce sont les agents qui financent les mouvements d'opposition, développent une agitation politique, organisent les coups d'état, et au besoin les assassinats. Ils sont intervenus en Iran dans les années 1950 pour évincer le président démocratiquement élu Mossadegh (qui avait nationalisé l'industrie pétrolière) et le remplacer par la dictature du Chah. Ou encore au Chili contre Salvadore Alliende. Ou plus récemment avec le coup d'état manqué contre Hugo Chavez en 2002.

Dans le cas où les assassins économiques et les chacals échouent successivement, l'armée US intervient. C'est ce qui s'est passé en Irak et en Afghanistan.

Voici un documentaire sur les assassins économiques, basé sur une interview de John Perkins.

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A lire, le livre de John Perkins, "Les confessions d'un assassin financier - Révélations sur la manipulation des économies du monde par les Etats-Unis"
27.04.2010


"Let's make money" est un documentaire d'Erwin Wagenhofer sur les prédateurs économiques qui bénéficient de la mondialisation, de l'appauvrissement des peuples et de la destruction de l'environnement. On y retrouve notamment une interview de l'ex "assassin économique" John Perkins. Il y est aussi évoqué la Société du Mont Pélerin, le "club de réflexion" (ou "think tank") à l'origine de l'idéologie ultra-libérale qui domine le monde aujourd'hui.

Le film dresse le portrait d'un monde où 20 ans de dérégulations ont sapé la cohésion et l'avenir de nos sociétés, au nord comme au sud...

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