08.01.2011
par Vincent Vauclin

Nous sommes aujourd'hui arrivés à un moment charnière de l'Histoire moderne, de l'Histoire de notre civilisation moderne, de notre Histoire, en tant que Français, comme en tant qu'Humains.

Et c'est aujourd'hui, c'est maintenant qu'il faut se poser la question de la suite à donner à cette épopée que fut l'histoire de l'Humanité.

Aujourd'hui c'est la question de l'Avenir qu'il faut se poser, la question de notre Avenir, de celui de nos enfants, de celui des générations futures. (...)

Nous avons intoxiqué Mère Nature. Nous sommes en train de la tuer.

Nous l'avons intoxiquée.
Nous l'avons exploitée.
Nous l'avons vidée de ses matières premières.

Nous avons réussi à exploiter au-delà de l'imaginable toutes les ressources qu'il était possible d'exploiter.
Et cela nous détruisait. Cela consumait notre maison, et notre Raison.

Pourtant, personne ne se préoccupait des conséquences néfastes de cette surexploitation de notre environnement. Et quand, par miracle, on évoquait ces nombreux effets pervers et néfastes, c'était à mot couvert, en utilisant des termes comme "externalités négatives".
Des externalités qui, tôt ou tard, seraient résorbées par le mécanisme vertueux du marché (...)

Nous avons fait, il y a quelques siècles, le terrible choix de ce système, de ce mode de vie, hypothéquant ainsi notre avenir, celui des générations futures et même celui de la planète toute entière.

Mais pourquoi ne pas avoir réagi ?
Pourquoi ne pas avoir changé d'orientation face à ce désastre annoncé?

Et bien il semblerait que peu avaient intérêt à court terme à ce que changent les choses. Et pourquoi changer après tout? Les propriétaires des capitaux, des moyens de production et de distribution faisaient des bénéfices toujours plus grands, les "masses", les travailleurs, les consommateurs n'en savaient rien, ne s'en préoccupaient guère, et de toute façon étaient trop occupés à travailler, à produire, pour réaliser que leur Å?uvre était celle de la destruction, celle qui mènerait l'Humanité au bord du gouffre.

Les masses produisaient, et produisent encore.

Elles produisent ce que l'on appela rapidement de la "Valeur Ajoutée".

Cette "Valeur Ajoutée"  qui alimente les chiffres d'une croissance qui devint vite l'objet de tous les cultes des dirigeants, des entrepreneurs et pour finir, de la population toute entière.

"Croissance": ce mot semble si positif, si porteur d'avenir , d'espoir et de promesses, au plus profond de son étymologie !
Mais il n'en n'est rien.

A chaque point de croissance "gagné", c'est autant de forêts qui partent en fumée.

A chaque décimale de valeur ajoutée créée, ce sont des milliers et des milliers de tonnes de matières premières détruites, d'hectares de nature souillés, de mètres cubes d'eau pollués.

Et au final, pour quelques points de croissance en plus, combien de millions de vies humaines hypothéquées ?

Car au fond, c'est de cela qu'il s'agit :
De notre Avenir. De l'Avenir de ceux qui nous succèderont, de l'Avenir de la Vie.

Car ce régime infernal auquel nous l'avons soumis, la Terre n'en peut plus, elle le montre chaque jour davantage.

L'Humanité n'en peut plus, elle ne tardera pas à le montrer.

Nous avons atteint le seuil critique.

Il est maintenant question de l'Avenir qu'il faut donner à notre civilisation. (...)


Nous vivons dans ce monde car nous avons adopté un système: le système capitaliste.

Son hégémonie est presque complète et le sera bientôt.

Pourtant c'est ce système qui nous conduira à notre perte.

Voici pourquoi...

 la suite, dans la version intégrale du texte
09.01.2011
En construction, un sommaire du blog en images, pour avoir une vue d'ensemble sur les articles et le fil qui les relie...

Pour l'instant il ne contient que les articles les plus récents mais il se complétera dans les prochains jours.
14.01.2011
 

Le dictateur tunisien Ben Ali a quitté son pays ce soir, chassé par la rue après un mois d'émeutes, suite à l'immolation par le feu d'un étudiant de 26 ans dont les policiers avaient saisi les fruits et légumes qu'il vendait dans la rue afin de pouvoir survire et payer ses études.

Les Tunisiens se sont révoltés en masse contre un régime caractérisé par

- une répression tatillonne et des violences policières contre ses citoyens

- une absence de liberté d'information, avec l'ensemble des médias contrôlés par le pouvoir

- une corruption à tous les étages de l'état

- des injustices sociales marquées

- un chômage massif, avec un taux de chômage des jeunes 3 fois supérieur à celui des adultes et des jeunes diplômés réduits à accepter des "petits boulots" sous payés, sans rapport avec leur qualification

- une spoliation des citoyens au bénéfice d'une minorité s'accaparant à la fois les richesses et le pouvoir

- une envolée des prix des produits de base, en particulier l'alimentation, sans que les salaires suivent

La situation est similaire en France sur ces 7 points. Certes, la police de Sarkozy ne tire pas (encore) sur les manifestants à balle réelles, mais elle le fait avec des flashballs dont Sarkozy a équipé la police et à cause desquels 7 jeunes manifestants ont perdu un oeil depuis 2005. Le dernier en date était un lycéen de 16 ans le 14 octobre 2010 (voir l'info ici et ici).

La seule vraie différence avec la Tunisie est que comme le disait le général de Gaulle, "les Français sont des veaux" !
16.01.2011
Chaque jour, la France doit rembourser 110 millions d'euros. Mais en fait, ce "remboursement" ne réduit pas d'autant la dette, au contraire. Car la France emprunte la somme à rembourser, creusant encore plus la dette et les intérêts à payer dans le futur (fuite en avant typique d'un pays du Tiers Monde).

Les proportions prises par la dette donnent le vertige. Mais lorsqu'on sait ce qui creuse cette dette, les mesures qu'il faudrait prendre deviennent évidentes...

Il faut savoir que l'état accorde chaque année 170 milliards d'euros de déductions fiscales aux entreprises (principalement des très grandes entreprises, pas des PME). Ce à quoi s'ajoutent d'autres cadeaux comme les allégements de charges, les emplois "aidés", et les subventions que l'état verse à ces mêmes entreprises.

Pour rétablir une situation financière saine, il suffit de supprimer les subventions, les déductions fiscales et les allègements de charges accordés aux entreprises.

Un autre déficit qui ne cesse d'augmenter est celui de la Sécurité Sociale, malgré les colmatages successifs financés principalement par les salariés. Ce déficit est principalement causé par les milliards généreusement distribués à l'industrie pharmaceutique pour lui assurer des profits juteux, en acceptant de rembourser des médicaments pas plus efficaces que des génériques équivalents, ou d'autres pas plus efficaces qu'un placebo, ou d'autres encore qui sont carrément nocifs (mais détériorer la santé du patient permet de lui faire consommer encore davantage de médicaments).

Une autre cause de la dette publique est l'évasion fiscale et les cadeaux fiscaux aux plus riches, pour un montant global qui dépasse très probablement les 100 milliards d'euros.

Il y a enfin les sommes astronomiques données aux banques, pour éponger leurs pertes de jeu au casino boursier.


Les riches, les multinationales et les banques ont pris dans la caisse publique des milliards que l'état n'avait pas mais qu'il leur a donné en s'endettant, c'est à dire en endettant les citoyens ordinaires qui doivent maintenant payer l'addition.

La principale fonction des gouvernements est désormais de prendre aux gens ordinaires pour donner aux riches, le plus possible, et par tous les moyens. C'est Robin des Bois à l'envers.

Ceci continuera tant que nous aurons des gouvernements au service des grands patrons et de leurs multinationales, au lieu d'être au service des citoyens et de l'intérêt général.

C'est pourquoi il est urgent de proclamer la séparation de l'entreprise et de l'état, et de restaurer la démocratie, définie comme "le gouvernement du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple".
20.01.2011
L'hyper-inflation qui a transformé les classes moyennes en pauvres depuis 10 ans est camouflée par l'indice des prix officiel qui nous assure que les prix n'augmentent que de 2% par an, un résultat obtenu en basant cet indice sur des produits qui ne sont pas représentatifs des dépenses d'un ménage.

L'inflation de ces dernières années s'est concentrée sur 3 secteurs qui représentent 70% du budget d'un ménage moyen: l'alimentation, le logement et l'énergie. Mais ces secteurs ne pèsent que 10% dans l'indice.

L'indice des prix n'est plus représentatif de l'inflation subie au quotidien, mais il continue à servir de référence pour justifier la stagnation des salaires, des retraites, des allocations chômage ou du RMI.

En revanche, les revenus des élites économiques ont parfaitement suivi l'inflation réelle, avec des hausses des 20 ou 30% par an, voire davantage.

Voici un petit clip pour nous rafraichir la mémoire sur la hausse des prix depuis le passage à l'euro, alors que selon nos dirigeants politiques, une banque centrale européenne privée était censée empêcher l'inflation...



Pour les causes de cette hyper inflation, voir également cet article: Comment 30 ans de libéralisme ont détruit nos sociétés

Pour comprendre le mécanisme de création de monnaie (et donc d'inflation) par la dette, voir le film de Paul Grignon, "L'argent-dette"...
voir le film
22.01.2011


La dette publique américaine a aujourd'hui atteint le niveau inimaginable de 14.000 milliards de dollars, soit 78% du PIB.

Ce graphique historique montre comment on en est arrivé là, et qui en sont les principaux responsables.

Entre 1940 et 1945, la dette a quadruplé pour financer la guerre mais en restant à un niveau très modéré.

Sous les présidences successives de Truman, Eisenhower et Kennedy, la période de 1946 à 1969 est marquée par une absolue stabilité.

L'assassinat de John Kennedy est le point de basculement de l'histoire des Etats-Unis. C'est à partir de ce moment que les gouvernements seront davantage au service d'intérêts privés que de l'intérêt général. D'où l'augmentation de la dette qui va suivre...

Avec Lyndon Johnson, il y a un léger frémissement, avec 2 hausses pendant ses 5 années de mandat.

C'est avec le républicain Richard Nixon que commence l'augmentation régulière de la dette, avec une hausse chaque année, le déficit budgétaire devenant une habitude. Tout en restant à un niveau encore raisonnable, la dette va ainsi doubler avec Richard Nixon et son vice-président Gérald Ford qui le remplace en 1974.

Avec les années 80, on entre ensuite dans l'ère du "libéralisme" et des gouvernements entièrement au service des intérêts privés (à savoir les banques, les multinationales et les élites économiques).


Ronald Reagan et George H.W. Bush, les deux présidents qui ont amorcé la ruine du peuple américain  
Avec Ronald Reagan et George Bush père, la dette va s'envoler, multipliée par 4 en 12 ans. Leur politique ultra-libérale s'est traduite par de fortes réductions d'impôts pour les plus riches et pour les grandes entreprises, et ces cadeaux fiscaux ont été payés sur le dos de la collectivité en creusant la dette. La bourse a très bien compris le hold up qui était en cours et à qui il allait bénéficier. Sous la présidence de Reagan, le cours du Dow Jones a lui aussi été multiplié par 4, passant de 750 à 2900 points.

Pour les bénéficiaires de cette politique, le gonflement de la dette a un triple avantage: la baisse de leurs impôts, la réduction des capacités futures d'intervention de l'état dans l'économie, et une rente que les contribuables ordinaires doivent verser aux banques sous forme d'intérêts (ce qui se traduit par une réduction des prestations sociales et par la privatisation ou le démantèlement des services publics, au plus grand profit du secteur privé).

Sous la présidence de Bill Clinton, la dette continue d'abord d'augmenter au même rythme puis il parvient quasiment à la stabiliser pendant son second mandat.

Mais avec l'arrivée au pouvoir de George W. Bush, l'augmentation de la dette va aussitôt repartir pour littéralement exploser, afin de financer de nouvelles baisses d'impôts ainsi que la guerre en Irak et les profits qu'elle représentait pour les industries pétrolières et militaires auxquelles l'administration Bush était étroitement liée.

Avec 5000 milliards supplémentaires de dette en 8 ans, George W.Bush a surclassé tous ses prédécesseurs, achevant en apothéose le travail de son père et de Reagan.

Enfin, la crise financière est arrivée, inévitable résultat de 3 décennies d'ultra-libéralisme, de déréglementations et d'appauvrissement des citoyens ordinaires qui ont fini par ne plus pouvoir rembourser leurs emprunts immobiliers, ce qui a conduit à la crise des "subprimes". Le hold up de l'argent public a alors pris des proportions inédites, avec plus de 2000 milliards donnés aux banques avec en prime les intérêts, l'argent ayant été emprunté auprès de ces mêmes banques, celles-ci ayant le pouvoir de prêter de l'argent qu'elles n'ont pas. (voir le documentaire "L'argent dette")

Comme on le voit, ce sont les présidents de droite (républicains) qui ont été les champions du creusement de la dette, et plus particulièrement ceux qui ont conduit les politiques les plus "libérales". Au palmarès des pires responsables, on trouve les présidents les plus à droite et les plus dévots du libéralisme: Reagan, Bush père et Bush fils.

Désormais, la situation des Etats-Unis est plombée car à ces niveaux, la dette devient une spirale infernale qui ne peut que se creuser, avec des revenus de l'état réduits par la dépression économique, et des remboursements et intérêts qui ne peuvent être payés que par des emprunts supplémentaires, quelles que soient les bonnes intentions éventuelles des gouvernements présents et futurs.


Dernière minute: En 2011, le déficit budgétaire américain devrait battre un nouveau record à 1500 milliards de dollars (soit 40% des dépenses publiques financées par l'endettement), après 1400 milliards de dollars en 2010.
26.01.2011
Ce documentaire de Naomi Klein analyse les méthodes du "libéral-fascisme" pour obtenir la soumission des populations malgré les conséquences du libéralisme mis en place dans les pays occidentaux depuis les années 1980.

La stratégie du choc a été inspirée par le pape de l'ultra-libéralisme, Milton Friedman, et par des expériences menées par la CIA dès les années 60.

Elle consiste à soumettre les individus à des chocs physiques ou psychologiques afin d'annihiler en eux toute résistance, de briser leur personnalité afin de la refaçonner dans le sens voulu...

Elle consiste aussi à exploiter les crises, voire à les créer, pour créer un état de choc collectif dont Milton Friedman conseille aux gouvernements de profiter afin d'imposer aux citoyens les mesures économiques qu'ils n'auraient jamais accepté en temps normal...

voir le film
28.01.2011
Pendant que les Tunisiens se révoltaient contre la dictature de Ben Ali, le régime infect de Sarkozy lui proposait son aide pour mater les manifestants, un domaine dans lequel la police sarkozyste excelle en effet.

Le journal Le Monde a révélé cette semaine que la France avait notamment envoyé en Tunisie plusieurs tonnes de grenades lacrymogènes. Selon le quotidien, le ministère des Affaires étrangères a joué un rôle central dans ces exportations qui nécessitent la triple signature des ministères de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Défense.

Depuis la chute de Ben Ali, le régime de Sarkozy essaye vainement de se rattraper par des déclarations diverses, la dernière en date a été faite aujourd'hui par Sarkozy. Pendant sa conférence de presse, il a admis ne pas avoir pris "la juste mesure" de la "désespérance", du "sentiment d'étouffer" et de la "colère" du peuple tunisien.

Nicolas Sarkozy ferait bien de prendre également la mesure de la désespérance, du sentiment d'étouffer et de la colère du peuple français avant que celui-ci ne fasse à son tour la révolution avec une revendication aussi explicite qu'en Tunisie et maintenant en Egypte: "Sarkozy, dégage !"
 
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