18.03.2011
Comme tout ce que fait Sarkozy en politique extérieure, sa motivation première est en réalité la politique intérieure, et plus particulièrement sa réélection en 2012.

Au plus bas dans les sondages et en gros déficit d'image présidentielle, il va pouvoir jouer le rôle du président "commandant en chef" (pour reprendre l'expression américaine), et aussi un autre rôle qu'il adore, celui du Sauveur des victimes innocentes (le "p'tit noir" à l'école de Neuilly en 1993, les infirmières bulgares en Libye en 2007, la tentative ratée pour faire libérer Florence Cassez au Mexique, etc), appel imparable au pathos du téléspectateur-électeur.

Le seconde motivation probable de Sarkozy est la vengeance personnelle, après que Kadhafi l'ait menacé de faire des révélations sur le financement de sa campagne de 2007, affirmant qu'il souffrait d'une "maladie psychique", tandis que le fils de Kadhafi l'avait traité de "clown" (voir cet article). Nicolas Sarkozy a la rancune tenace et il aime s'acharner contre ses victimes. Sans doute a-t-il décidé de réserver le même sort à Kadhafi qu'à Dominique de Villepin, le "pendre à un croc de boucher".

Il est évident que Sarkozy ne se soucie pas plus du peuple libyen qu'il ne se préoccupe du sort des Français ordinaires.

Une aide internationale aux insurgés libyens était bienvenue mais vu la situation dans laquelle se trouve la France, l'argent consacré à la guerre en Libye (entre 150 et 250 millions d'euros selon les estimations) aurait été mieux utilisé pour donner un toit aux 3,6 millions de personnes mal logées ou sans abri et aider les chômeurs victimes des délocalisations...