14.02.2015
Dans "Une brève histoire de l'avenir", Jacques Attali écrit: "Vers 2050, (...) de nouveaux objets de consommation majeurs apparaitront, que je nomme des surveilleurs, permettant de mesurer et contrôler la conformité aux normes. (...) La transparence deviendra une obligation; quiconque ne voudra pas faire connaitre ses appartenances, ses moeurs ou son état de santé sera à priori suspect. (...) Des compagnies d'assurances, devenues régulateurs du monde, y fixeront les normes auxquelles devront se plier les états, les entreprises et les particuliers."

En fait ce Big Brother privé commence déjà à devenir réalité.

La présence d'un identificateur biométrique sur l'iPhone sorti en 2013 n'a finalement pas fait réagir grand monde. C'était pourtant la première pierre de cette surveillance qui va s'immiscer au coeur de notre vie de tous les jours.

L'iPhone 6 sorti en septembre 2014 ajoute à cet identificateur une application appelée "Health" qui est intégrée à iOS 8. Elle enregistre le nombre de kilomètres de marche ou de course à pied parcourus dans la journée, et l'utilisateur est invité à informer Health à chaque fois qu'il boit un café ou un verre d'alcool. En retour, il peut être alerté que la dose de caféine qu'il a déjà avalé est trop élevée et que davantage risque d'altérer son sommeil, ou bien qu'il n'a pas fait assez d'exercice, etc.

Pour l'instant, les informations sont données volontairement par l'utilisateur mais bientôt, les objets connectés portatifs comme les smartphones ou les montres intelligentes (comme la iWatch en préparation chez Apple ou la Galaxy Gear de Samsung) seront capables de mesurer le temps de sommeil, le rythme cardiaque, la pression sanguine, le taux d'oxygène dans le sang, le taux de sucre, de caféine, d'alcool ou de nicotine, le tout mémorisé et envoyé dans le "cloud".

Ces données intéresseront au plus haut point les compagnies d'assurance santé qui seront à même de faire payer plus cher ou refuser de rembourser ceux qui auront mangé trop gras, qui auront trop bu ou trop fumé, qui n'auront pas assez dormi, ou ceux qui n'auront pas fait au moins une demi-heure de marche ou de footing par jour. Et les firmes qui centraliseront ces données pourraient bien gagner beaucoup d'argent en les vendant aux assureurs.

Ne croyez pas que c'est de la science-fiction. Selon l'agence Bloomberg, Apple a approché deux grandes compagnies privées d'assurance santé aux Etats-Unis pour voir comment leurs contrats d'assurance pourraient évoluer en s'associant à Apple pour utiliser les données médicales réunies dans Health.

Plus d'infos: Apple approche les mutuelles pour divulguer le comportement des assurés
18.02.2015
"Aujourd'hui se décide ce que sera le monde en 2050 et se prépare ce qu'il sera en 2100. Selon la façon dont nous agirons, nos enfants et nos petits-enfants habiteront un monde vivable ou traverseront un enfer en nous haïssant. Pour leur laisser une planète fréquentable, il nous faut prendre la peine de penser l'avenir, de comprendre d'où il vient et comment agir sur lui. C'est possible: l'Histoire obéit à des lois qui permettent de la prévoir ou de l'orienter.

La situation est simple: les forces du marché prennent en main la planète. Ultime expression du triomphe de l'individualisme, cette marche triomphante de l'argent, que ne fait qu'à peine ralentir la crise financière amorcée en 2007, explique l'essentiel des plus récents soubresauts de l'Histoire: pour l'accélérer, pour la refuser, pour la maitriser.

Si cette évolution va à son terme, l'argent en finira avec tout ce qui peut lui nuire, y compris les états qu'il détruira peu à peu, même les Etats-Unis d'Amérique. Nous vivrons successivement le déclin de la superpuissance américaine, puis le partage de l'ordre mondial entre plusieurs puissances régionales. Après quoi, devenu la loi unique du monde, le marché formera ce que j'appelle l'hyperempire, insaisissable et planétaire, créateur de richesses marchandes et d'aliénations nouvelles, de fortunes et de misères extrêmes; la nature y sera mise en coupe réglée; tout sera privé, y compris l'armée, la police et la justice. L'être humain sera alors harnaché de prothèses, avant de devenir lui-même un artefact vendu en série à des consommateurs devenant eux-mêmes artefacts. Puis l'homme, désormais inutile à ses propres créations, disparaîtra.

Si l'humanité recule devant cet avenir et interrompt la globalisation par la violence, avant même d'être libérée de ses aliénations antérieures, elle basculera dans une succession de barbaries régressives et de batailles dévastatrices, utilisant des armes aujourd'hui impensables, opposant Ã?tats, groupements religieux, entités terroristes et pirates privés. Je nommerai cette guerre l'hyperconflit. Il pourrait lui aussi faire disparaitre l'humanité.

Enfin, si la mondialisation peut être contenue sans être refusée, si le marché peut être circonscrit sans être aboli, si la démocratie peut devenir planétaire tout en restant concrète, si la domination d'un empire sur le monde peut cesser, alors s'ouvrira un nouvel infini de liberté, de responsabilité, de dignité, de dépassement, de respect de l'autre. C'est ce que je nommerai l'hyperdémocratie. Deux vagues à priori mortelles. Une troisième à priori impossible.

Sans doute ces cinq avenirs se mêleront-ils; ils s'imbriquent déjà. Je crois en la victoire, vers 2060, de l'hyperdémocratie, forme supérieure d'organisation de l'humanité, expression ultime du moteur de l'Histoire: la liberté."

Jacques Attali - extrait de l'intro de son livre "Une brève histoire de l'avenir" paru en 2009.
18.02.2015

Comme d'habitude, l'alibi des utilisations médicales est utilisé pour ouvrir la brèche dans la résistance instinctive du "public".

On est là en plein dans les stratégies à long terme du Cartel (les "maitres du monde"):
- faire entrer les machines (et le "système") dans les corps
- rendre floue la frontière entre le vivant et la machine
- rendre les implants désirables (en faire des objets "tendance")

Le transhumanisme est un nouvel eugénisme, un nouveau projet chimérique de création de "sur-hommes", faisant des humains non augmentés des sous-hommes.

On se demande si l'absence totale de sens critique du documentaire est délibérée ou si les journalistes n'ont pas passé assez de temps sur le sujet... A un moment quand même, un scientifique français s'interroge: "qu'est-ce qu'on veut faire de l'humain? on ne sait pas..."

Effectivement, aucune réponse à cette question n'est donnée au public ordinaire, mais en haut lieu, on sait très bien ce qu'on veut faire de l'humain: une machine obéissante, "consommante", plus performante au travail, et surtout, dénuée de sens critique.

Ce doc est aussi un festival des horreurs style Dr Mengele, infligées à des animaux (à défaut de pouvoir déjà le faire sur des cobayes humains): électrodes dans le cerveau d'un singe, bébé chèvre sortie prématurément du ventre maternel pour lui faire poursuivre son développement dans un utérus artificiel (et qui n'a survécu que 4 semaine après sa sortie de l'utérus artificiel), etc.

L'industrie médicale voit dans l'utérus artificiel un nouveau marché prometteur, et aux USA, 55% des gens ne voient pas d'inconvénients à l'utérus artificiel comme alternative à la grossesse.

voir la vidéo



PS: Preuve que tout ça tend à se mettre en place et que l'on travaille à préparer psychologiquement le "public": il existe une Association Française Transhumaniste. Elle se donne pour but de "débattre des nouvelles technologies et de leur impact sur la vie: allongement de la durée de vie, interface cyborg, intelligence artificielle..."
24.02.2015
Les conférences TED (Technology, Entertainment and Design) sont organisées aux Etats-Unis, et dans d'autres pays du monde sous le nom de TEDx. Leur principe est d'inviter des intervenants pour un exposé bref mais très concentré et très structuré.

Voici la conférence TEDx de Rupert Sheldrake, biologiste anglais vivant en Inde, célèbre notamment pour sa théorie des champs morphiques.

Il expose les 10 dogmes de la science actuelle, et plus largement de notre société. Des dogmes qui ne résistent pas à l'épreuve des faits et qui inhibent complètement la science. Celle-ci ne pourra faire à nouveau de grandes avancées que lorsqu'elle se libèrera de ces dogmes.


Les 10 dogmes (extrait de la conférence):

"Les 10 dogmes qui sont la vision du monde par défaut de la plupart des personnes éduquées partout dans le monde sont d'abord que la Nature est mécanique ou comme une machine.

L'univers est comme une machine, les animaux et les plantes sont comme des machines, et nous sommes comme des machines. En réalité nous sommes des machines, nous sommes des "robots patauds" comme le dit Richard Dawkins, avec un cerveau qui est un ordinateur génétiquement programmé.

En deuxième lieu, la matière est dénuée de conscience, l'univers entier est fait de matière dénuée de conscience, il n'y a aucune conscience dans les étoiles, les galaxies, les planètes, ou chez les animaux et les plantes, et il n'y en aurait aucune en nous non plus si cette théorie est juste. Et une grande partie de la philosophie de l'esprit au cours de 100 dernières années a voulu démontrer que nous n'avons aucune conscience du tout.

Donc si la matière est dénuée de conscience, alors les lois de la Nature sont fixes: c'est le 3è dogme. Les lois de la Nature sont les mêmes maintenant qu'elles l'étaient au temps du Big Bang, et elles le resteront pour toujours. Non seulement les lois, mais aussi les constantes de la Nature, sont fixes, c'est pour cela qu'on les appelle des constantes.

Quatrième dogme: la quantité totale de matière et d'énergie reste toujours la même. Elle ne change jamais en termes de quantité totale, sauf au moment du Big Bang, quand tout est apparu de nulle part en un seul instant.

Le 5è dogme est que la Nature est dénuée de but: il n'y a aucun but à la Nature entière, et le processus d'évolution est dénué de but ou de direction.

Le 6è dogme: l'hérédité biologique est matérielle, tout ce dont on hérite se trouve dans nos gènes, ou dans les modifications épigénétiques de nos gènes, ou dans un héritage cytoplasmique. C'est matériel.

Le 7è dogme: les souvenirs sont stockés dans notre cerveau en tant que traces matérielles. Tout ce dont on se souvient est dans notre cerveau, dans des terminaisons nerveuses modifiées, des protéines phosphore. Personne ne sait comment ça marche, mais cependant presque toutes les personnes du monde scientifique pensent que ça doit se trouver dans le cerveau.

Le 8è dogme: notre esprit est dans notre tête, toute notre conscience est l'activité de notre cerveau, rien de plus.

Le 9è dogme, qui suit le 8è: les phénomènes paranormaux comme la télépathie sont impossibles. Nos pensées et nos intentions ne peuvent avoir aucun effet à distance parce que notre esprit est dans notre tête. Donc toutes les preuves apparentes de la télépathie et d'autres phénomènes paranormaux sont illusoires. Les gens pensent que ces choses existent mais c'est juste parce qu'elles s'y connaissent peu en statistiques ou se laissent duper par des coïncidences, ou alors sont dans l'espoir.

Et le 10è dogme: la médecine mécaniste est la seule qui marche vraiment. C'est pour cela que nos gouvernements ne financent que les recherches en médecine mécaniste et ne s'intéressent pas aux médecines complémentaires alternatives. Ces médecines là ne peuvent pas marcher parce qu'elles ne sont pas mécanistes. Elles peuvent sembler marcher mais c'est parce que l'état des personnes se serait de toute façon amélioré ou alors c'est dû à l'effet placebo. Mais la seule médecine qui marche vraiment est la médecine mécaniste.

Cela est la vision par défaut de presque toutes les personnes éduquées à travers le monde. C'est le fondement du système éducatif, de la sécurité sociale, des recherches médicales, des gouvernements. Mais je pense que chacun de ces dogmes est très contestable, et quand on les observe ils ne tiennent pas."

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27.02.2015
Leonard Nimoy est mort ce matin à l'age de 83 ans. Outre le rôle de Mr Spock dans Star Trek, il avait incarné plus récemment le personnage de William Bell dans Fringe, ainsi que l'administrateur général Mustapha Meunier dans l'adaptation en téléfilm du "Meilleur des mondes" d'Aldous Huxley.

Il a désormais rejoint dans les étoiles Gene Roddenberry, le génial créateur de Star Trek.
03.03.2015
Quand on se représente le système solaire, on imagine les planètes tournant sur des orbites qui forment des cercles autour du Soleil, comme ceci:




La réalité est très différente de celle image...

Car le Soleil n'est pas fixe dans l'espace. Il tourne autour du centre de la galaxie et fonce à une vitesse de 230 km par seconde, en entrainant avec lui ses planètes.

Les planètes ne dessinent donc pas des cercles autour du Soleil mais des spirales, à l'image de l'ADN et de multiples formes dans la nature et l'univers, dans un mouvement en 3 dimensions...





Une animation de ce fascinant ballet des planètes autour de leur étoile:

04.03.2015
Il y avait une soirée d'info à ne pas rater hier soir sur France 2, avec 2 émissions consacrées aux "fonds d'investissement" et leurs "LBO" (Leverage Buy Out) ou achats à "effet de levier", c'est à dire avec une mise minimale et le reste avec un crédit auprès de plusieurs banques.

De plus en plus d'entreprises sont rachetées par des "fonds d'investissement" avec un emprunt qu'ils font ensuite rembourser par l'entreprise achetée qui doit donc dégager le maximum de cash. Premières victimes, les salariés sont "dégraissés". Mais cela n'est pas suffisant pour satisfaire l'avidité de ces fonds. Les investissements sont également réduits au minimum, l'entreprise est dépecée, ses activités moins rentables sont arrêtées ou vendues, et de plus, elle doit s'endetter pour verser le maximum de dividendes à son nouveau propriétaire. Au bout de 4 ou 5 ans, le fond revend l'entreprise avec une plus-value, en général 4 ou 5 fois le prix d'achat.

Nous sommes entrés dans l'ère du capitalisme financiarisé, qu'on peut appeler "hyper capitalisme". C'est le résultat logique du néo-libéralisme dont les dérégulations ont rendu tout cela possible.

Ce nouveau capitalisme pille les richesses, sape l'économie, détruit nos sociétés ainsi que la vie des salariés dont une partie est mise à la rue tandis que ceux restants subissent une telle pression qu'ils s'effondrent psychologiquement, aboutissant à la maladie ou au suicide. Mais il permet aux détenteurs du capital de s'enrichir comme jamais, et c'est la seule chose qui compte désormais.

Du fer à la finance, l'empire Wendel - Infrarouge:

vidéo supprimée sur YouTube


Quand les actionnaires s'en prennent à vos emplois - Cash investigation:
voir la vidéo


Autre exemple avec Picard, l'entreprise de surgelés rachetée il y a 5 ans par un fond d'investissement et dont la dette a doublé pour payer les dividendes:
Lion Capital saigne les surgelés Picard


Un autre scandale brièvement évoqué dans les deux enquêtes, est celui des multinationales dont les bénéfices ne suffisent plus à satisfaire l'avidité des actionnaires et qui s'endettent pour gonfler les dividendes, et aussi pour racheter leurs propres actions et ainsi en faire monter le cours, afin de satisfaire là encore les actionnaires.

Nos responsables politiques nous disent qu'il faut "diminuer le coût du travail" et qu'ainsi les entreprises pourront à nouveau "investir", la "croissance" étant censée venir de ces investissements. Mais en fait cela servira uniquement à leur permettre d'augmenter encore les dividendes, et accessoirement le salaire des dirigeants, dont l'avidité est également insatiable.

Donc en résumé, nous avons...

- Des banques centrales qui créent de la monnaie à tout va, dépréciant sa valeur intrinsèque, pour rachèter leurs propres bons du Trésor et pour injecter des centaines de milliards dans les circuits financiers, alimentant les "bulles" spéculatives.

- Des banques absolument déconnectées de l'économie réelle, qui multiplient les opérations dangereuses et les produits financiers "toxiques", qui créent elles aussi de la monnaie à tout va par le crédit (dont la majeure partie n'alimente pas l'économie réelle mais les opérations financières).

- Des entreprises qui délocalisent, qui n'investissent plus, qui échappent à l'impôt, qui font de plus en plus de profits, qui malgré tout s'endettent de plus en plus, et qui rachètent leurs propres actions pour en gonfler le cours artificiellement.

- Des états surendettés, qui ont perdu tout pouvoir sur l'économie et la sphère financière.

- Des citoyens de base appauvris, soumis à la précarité et au chômage, dont les revenus stagnent ou diminuent alors que les prix des produits de base (alimentation, énergie, logement) sont tirés vers le haut par la spéculation financière, et qui cessent de consommer ou bien s'endettent.

Tout cela crée une situation économique globale très malsaine...

Mais en même temps, tout cela converge vers les mêmes bénéficiaires: les 0,1% les plus riches et les banques.
06.03.2015
A partir de 3 pubs TV en apparence anodines, Frédéric Lordon fait une analyse très fine et aux implications très profondes sur la "chosification" du salarié à l'ère du capitalisme financiarisé néo-libéral...

Ca fait plaisir de voir qu'il existe encore des personnes qui réfléchissent aussi bien, avec autant de justesse, de précision et de clarté !

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