19.03.2016
Voici 2 vidéos de la grande époque des Guignols, avant qu'ils déclinent et que Bolloré les achève en virant les auteurs historiques, beaucoup trop subversifs et aussi trop critiques envers son ami Sarkozy...

Tout d'abord, une séquence inspirée par Star Wars avec les grandes figures de Canal+ en l'an 2000, Pierre Lescure, Philippe Gildas, le génial Alain de Greef, et celui qui avait racheté Canal sans rien y comprendre, Jean-Marie Messier...

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Et puis un long-métrage des Guignols de 1998 sur un excellent scénario et avec les leaders de l'époque dont certains sont sortis du paysage politique comme Lionel Jospin, Philippe Séguin, Charles Pasqua, le centriste bébête Douste-Blazy, Dominique Voynet (les Verts), ou Michel Rocard dont la marionnette était à mourir de rire...

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06.03.2016
Franck Lepage se livre à une impeccable démonstration de l'art de la langue de bois, ou comment parler pour ne rien dire, sans jamais aborder les vrais problèmes ni remettre en question l'ordre établi, le tout avec assurance et une parfaite apparence de compétence... très pratiqué dans les réunions publiques, petites et grandes...

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22.02.2016
Avec sa nouvelle loi, le gouvernement vient de lancer une attaque sans précédent pour effacer un siècle d'avancées sociales dans le droit du travail.

Des salariés corvéables à merci, sous-payés, jetables, et avec des droits les plus réduits possible.

C'est exactement ce que voulait le MEDEF, la nouvelle loi étant d'ailleurs un copié-collé de ses propositions. Tout ce qu'il n'avait encore jamais réussi à obtenir de la droite, il l'a finalement obtenu d'un gouvernement censé être "de gauche".

Voici un résumé des principales mesures instaurées par cette loi:

Des salariés corvéables à merci

- La durée hebdomadaire maximale de travail est repoussée de 44 h à 60 h en cas de "circonstances exceptionnelles", autrement dit tout ce que le patron voudra. Le tout sans l'autorisation préalable de l'inspection du travail.
Ceci est contraire au droit européen qui impose encore pour l'instant un maximum de travail 48 heures de travail par semaine (une limite obtenue par la France sous le gouvernement de Lionel Jospin, alors que la Grande Bretagne de Tony Blair voulait imposer la possibilité de dépassements occasionnels jusqu'à 60 heures).

- La durée journalière maximale passe de 10h à 12h

- Le déclenchement des heures supplémentaires sera basé sur un temps de travail qui pourra être calculé sur 3 ans. De plus, elles pourront être "compensées" et non plus majorées.

- Les accords d'entreprise sur le temps de travail, entre patrons et salariés, primeront sur la loi. Sachant qu'il sera facile aux patrons d'imposer ces accords aux salariés par un simple chantage à l'emploi (menace de "dégraissage" ou de délocalisation). Des accords permettant d'augmenter le temps de travail au delà de toute durée maxima sans contrepartie deviennent possibles, même en l'absence totale de difficultés économiques.

- Les congés payés ne sont plus obligatoires, le salarié peut y renoncer pour de l'argent.

- Un apprenti pourra travailler 40 h

- Il n'y a plus d'âge plancher pour le travail des enfants


Des salariés sous-payés

- En cas de "difficultés économiques" de l'entreprise sur deux trimestres consécutifs, c'est à dire si le chiffre d'affaire ou les profits baissent, le patron pourra augmenter les horaires mais aussi baisser les salaires.

- Les temps d'astreinte seront considérés comme du temps de repos, et donc non payés, dès lors que le salarié n'a pas été appelé (actuellement une journée d'astreinte est assimilée à une journée travaillée). Ceci est contraire à la Charte sociale européenne selon laquelle toutes les heures où le salarié est disponible pour l'entreprise doivent être considérée comme du travail effectif.

- Il n'est plus interdit de payer à la tâche.


Des salariés jetables

- Les motifs de licenciement économiques sont considérablement élargis. Une baisse de commandes sur plusieurs trimestres devient suffisante.


Des salariés sans droits face à leur patron

- En cas de refus de modification du contrat de travail, les salariés pourront être licenciés pour motif personnel, sans possibilité d'en contester la cause réelle

- En cas de licenciement abusif, l'indemnité versée au salarié sera plafonnée. Elle dépendra de l'ancienneté du salarie: de 3 mois de salaire pour moins de deux ans d'ancienneté, jusqu'à 15 mois pour une ancienneté de plus de 20 ans. Jusqu'ici, l'indemnité était fixée au cas par cas par le tribunal des prud'hommes en fonction du préjudice subi.

- Les droits fondamentaux au travail sont limités par les "nécessités du bon fonctionnement de l'entreprise"

- Une "carte personnelle d'activité" sera créée, nouvelle version du "livret ouvrier" du 19è siècle.


Les conditions de travail en France vont donc sérieusement se rapprocher de celles de la Chine. Il ne reste plus qu'à supprimer le SMIC et bientôt c'est en France que les multinationales trouveront leurs meilleurs esclaves.



Revue de presse:
Attentat contre un siècle de code du travail - par Gérard Filoche
Droit du travail: Les ultra-libéraux en ont rêvé, la droite socialiste le fait
Droit du travail: la droite socialiste va toujours plus loin
Droit du travail : une réforme directement inspirée de propositions du Medef et de la droite
Réforme du droit du travail: pour Attali, on trouve dans le projet de loi des "choses hallucinantes"
Hollande mène une attaque historique contre le droit du Travail
Projet de loi El Khomri: droit du travail, état d'urgence
Droit du travail: Sarkozy en a rêvé, Hollande l'a fait
20.02.2016
Tout le monde en est conscient, les bulles spéculatives se sont multipliées, les banques prennent des risques toujours plus grands et accumulent les produis financiers toxiques. La probabilité d'une nouvelle crise financière encore plus dévastatrice que celle de 2008 est donc élevée.

Si cela arrive, les états déjà surendettés ne pourront venir en aide aux banques en empruntant comme ils l'ont fait en 2008. La création de monnaie a également atteint ses limites, le bilan comptable des banques centrales étant déjà catastrophique suite à leurs injections massives de liquidités pour soutenir les marchés financiers et à leurs rachats de dettes d'états qui ne seront jamais en mesure de tout rembourser.

L'oligarchie qui détient le pouvoir mondial réel ainsi que ses serviteurs politiques sont bien conscients de tout cela. Et ils ont déjà prévu à quelle "solution" il vont recourir pour renflouer à nouveau les banques: elles seront autorisées à s'approprier l'argent des déposants. Cette autorisation déjà été donnée aux banques par l'Union européenne après avoir été appliquée à Chypre pour tester les réactions de la population, réactions qui se sont avérées être faibles.

Mais Chypre est un petit pays. Dans des pays plus grands et plus peuplés et où les tensions sociales préexistantes sont déjà fortes, les réactions pourraient être plus importantes et plus violentes.

Comme aux échecs, il est donc nécessaire de couvrir son attaque, autrement dit de prendre préalablement les dispositions nécessaires pour mater une éventuelle révolte. Les polices occidentales sont de plus en plus militarisées (RAID et BRI en France, SWAT aux Etats-Unis...) et se sont massivement équipées en armes "non létales" de plus en plus offensives. Elles ne tuent pas, du moins dans la plupart des cas, mais elles infligent des souffrances importantes et peuvent laisser des séquelles à vie.

D'autre part, les islamistes ont fourni le prétexte à de multiples lois liberticides successives, incluant en France un considérable assouplissement des conditions nécessaires pour déclarer l'état d'urgence et le prolonger indéfiniment. L'article 1 de la nouvelle loi qui vient d'être adoptée par l'Assemblée nationale permet de déclarer l'état d'urgence en cas "d'atteintes graves à l'ordre public" ou "d'événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique". Des conditions tellement vagues que ça pourra être tout ce qu'un gouvernement voudra.

Tout est prêt désormais pour un nouveau hold-up au bénéfice des banques, a une échelle encore plus grande qu'en 2008.
17.02.2016
Depuis 1 an les actions des grandes banques ont perdu plus du tiers de leur valeur, une baisse qui s'est accélérée ces dernières semaines, motivée par des craintes sur la situation financière réelle des banques en raisons de leurs investissements à risque dans les différentes bulles spéculatives qui ont été encouragées par les injections massives de liquidités par les banques centrales.

Une grosse part des actifs pourris des banques sont ce qu'on appelle les "produits dérivés". Ce sont en quelque sorte des paris sur l'évolution de la valeur d'à peu près n'importe quoi (actions, obligation, emprunts, monnaies, matières premières, immobilier, etc) en amplifiant fortement sa variation, d'où un risque très élevé.

Les dérivés sont apparus dans les années 90. Ils se sont développés sans aucune réglementation ni aucun contrôle jusqu'à atteindre un montant total qui n'est pas révélé mais qui est estimé entre 600.000 et 1.500.000 milliards de dollars, soit entre 8 et 20 fois le PIB mondial.

Le montant des dérivés détenus par les banques a atteint des niveaux astronomiques, bien au-delà de leurs fonds propres.

Voici la situation en quelques chiffres...

JPMorgan Chase
actifs: 1800 milliards de dollars
exposition aux produits dérivés: 70.151 milliards de dollars

Citibank
actifs: 1300 milliards de dollars
exposition aux produits dérivés: 52.102 milliards de dollars

Bank Of America
actifs: 1400 milliards de dollars
exposition aux produits dérivés: 50.135 milliards de dollars

Goldman Sachs
actifs: 114 milliards de dollars
exposition aux produits dérivés: 44.192 milliards de dollars

Les "subprimes" qui ont provoqué la crise financière de 2008 représentaient seulement une petite partie de ces dérivés.

En Europe, a Deutsche Bank à elle seule a une exposition de 75.000 milliards de dollars aux produits dérivés. C'est 6 fois le PIB de l'Europe et autant que le PIB du monde.


Ce graphique qui montre l'explosion du montant des produits dérivés par rapport au PIB mondial, c'est tout simplement affolant...






Selon les derniers chiffres, les banques américaines détiennent 247.000 milliards de dollars en "produits dérivés", en hausse de 10.000 milliards par rapport à 2013. C'est 13 fois le montant de la dette publique américaine qui est de 19.000 milliards de dollars.

Pour l'ensemble des banques dans le monde, on arrive au chiffre hallucinant de 552.900 milliards de dollars, après un sommet à 693.000 milliards de dollars en 2014.


Encore 3 chiffres éloquents:

- 3,5 millions de milliards de dollars, c'est l'ensemble des capitaux en circulation dans les marchés financiers.

- 2 millions de milliards de dollars, c'est le montant total des "actifs financiers" (actions, obligations, produits dérivés, CDS, etc)

- 5300 milliards de dollars, c'est le montant des transactions sur le marché des devises en une seule journée (moyenne journalière en 2013). Moins de 5% de ces transactions sont destinées à des échanges commerciaux dans le monde réel. Le reste est de la spéculation.
15.02.2016
Pour la première fois dans l'histoire des Etats-Unis, il y a un vrai candidat de gauche à l'élection présidentielle, c'est le Démocrate Bernie Sanders.

Il se positionne clairement comme le défenseur des "99%" face aux "1%" et dénonce le remplacement de la démocratie par une oligarchie. Il s'inscrit tout à fait dans la vision et les idées du mouvement "Occupy Wall Street" ou des "Indignés" européens.

Il vient de remporter largement la 2ème primaire dans le New Hampshire face à Hillary Clinton, parfaite représentante des "1%" et des multinationales qui la financent, Lors de la première primaire, dans l'Ohio, Bernie Sanders avait fait quasiment jeu égal avec Hillary Clinton, avec même pas un demi pourcent d'écart.

Bernie Sanders est soutenu massivement par les jeunes électeurs démocrates. Dans le New Hampshire, 87% des jeunes Démocrates de moins de 27 ans ont voté pour lui, tandis que les plus de 65 ans ont voté très majoritairement pour Hillary Clinton.

Citations:

"On est en train de passer très très vite d'une société démocratique, où 1 personne = 1 voix, à une société oligarchique où des milliardaires déterminent qui sont les élus officiels de ce pays. Je vais faire tout mon possible pour empêcher ça."

"De nos jours, une seule famille, la famille Wolton, propriétaire des supermarchés Wallmart, possède plus que les 130 millions d'Américains les plus pauvres".

"Nous devons nous dresser et dire clairement aux milliardaires qu'ils ne peuvent pas tout avoir. Ils doivent payer leur part dans les impôts. Ils ne peuvent pas continuer à envoyer nos emplois en Chine."

"Il y a plus d'Américains qui vivent dans la pauvreté aujourd'hui qu'à aucun moment dans l'histoire de notre nation. La classe moyenne disparait et nous avons la plus inégale répartition des richesses et des revenus que n'importe quel autre pays important."

"L'une des principales raisons de l'effondrement de la classe moyenne est l'avidité, l'imprudence et le comportement illégal des gens de Wall Street."

Plus d'infos et vidéos

A voir également, l'un de ses discours devant le Sénat en 2008 où il dénonçait déjà le creusement des inégalités au bénéfice des "1%".


Si Bernie Sanders remporte les primaires démocrates, les élections US n'auront jamais été aussi fortement bipolarisées, avec un candidat démocrate nettement à gauche, face à un candidat républicain qui sera soit Donald Trump dont les idées ne sont pas très loin du FN, soit Ted Cruz qui est encore plus à droite (voir cet article).
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