Fin de la démocratie  
13.01.2017
A voir ou à revoir, "Les nouveaux chiens de garde" d'après le livre de Serge Halimi, ou comment les pouvoirs médiatiques, économiques et politiques ne font plus qu'un, tant ceux qui les exercent sont issus des mêmes milieux sociaux, ont fait les mêmes études, se retrouvent dans les mêmes lieux, appartiennent aux mêmes "clubs" élitistes comme le Siècle, et partagent finalement la même vision du monde et les mêmes intérêts.

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11.01.2017
Résumé éditeur du livre que vient de publier Natacha Polony avec le Comité Orwell :

"A Pékin, Moscou, Ankara ou Ryad, des oligarchies confisquent le pouvoir au nom du parti communiste, de la Sainte Russie, d'Allah. Cela, c'est l'image que la très grande majorité des médias occidentaux diffuse pour éviter de devoir balayer devant leurs portes. Car le même phénomène est à l'oeuvre en Occident, dans ce que l'on appelle encore les démocraties occidentales.

George Orwell, imprégné des horreurs du nazisme et des dérives du communisme, avait dépeint, dans 1984, ce que pouvait devenir notre quotidien dans un monde régi par un totalitarisme absolu. A contrario, le seul rempart contre de telles dérives reposait sur l'idéal démocratique et ses quelques libertés fondamentales.
Or, insensiblement, nos sociétés que l'on croyait démocratiques le sont de moins en moins. Nous basculons dans un totalitarisme mou.

Quel est ce système ? C'est celui où, grâce à la technologie et au contrôle des flux financiers et commerciaux, quelques dizaines de multinationales, la plupart américaines, entendent organiser, orienter, régenter notre vie quotidienne. Pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur ? C'est effectivement ce que nous ont apporté ces nouvelles technologies : smartphone, Internet, nano technologies, progrès de la médecine... Le pire ? C'est le nivellement par le bas, la société du tweet, la surveillance, la captation de notre argent, la normalisation de nos goûts, l'uniformisation de nos besoins. Le pire, c'est aussi que cette dérive se fait souvent avec le consentement de ceux qui en sont victimes... sans s'en rendre compte.

Le champ de nos libertés individuelles se rétrécit sérieusement et un jour, peut-être pas si lointain, nos fiches détaillées nourries des milliers de données récupérées par les multinationales, seront mises au service d'un système totalitaire de moins en moins soft."
11.01.2017
De plus en plus de personnes l'ont bien compris désormais, la "démocratie" des pays occidentaux n'est plus d'une façade. Quel que soit le résultat des élections qui continuent d'être organisées, c'est à peu près la même politique qui est finalement appliquée puisqu'elle est de toute façon décidée en amont du pouvoir politique, par les tenants du pouvoir économique et financier, les responsables politiques n'en étant que les exécutants, les courroies de transmission interchangeables afin de faire passer la pilule auprès du bon peuple le mieux possible.

Dans un documentaire de John Pilger sur les relations entre les Etats-Unis et la Chine ("The coming war on China"), Eric Li, un entrepreneur chinois qui a fait ses études aux Etats-Unis, résume impeccablement ce qu'est réellement la "démocratie" occidentale et quelle est la vraie différence entre le capitalisme et le système chinois...




"Aux Etats-Unis, vous pouvez changer de parti, mais vous ne pouvez pas changer de politique.
En Chine, vous ne pouvez pas changer de parti, mais vous pouvez changer de politique
".

En 65 ans, la Chine a été dirigée par un seul parti, et pourtant les changements politiques qui ont eu lieu en Chine durant ces années ont été plus importants et plus vastes que ceux de n'importe quel autre pays.

La Chine est une économie de marché, mais ce n'est pas un pays "capitaliste". Voila pourquoi: il est impossible qu'un groupe de milliardaires contrôlent le Politburo de la manière dont des milliardaires contrôlent la politique aux USA. En Chine donc, vous avez une économie de marché prospère, mais le capital ne s'élève pas au-dessus de l'autorité publique. Le capital n'a pas de droits consacrés. Aux Etats-Unis, le capital, les intérêts du capital, et le capital lui-même, se placent à la tête de la nation. L'autorité publique ne contrôle plus le pouvoir du capital. C'est pour ça que les USA sont un pays "capitaliste". Et pas la Chine."
05.01.2017
Alors que les élites se demandent depuis un certain temps si la démocratie est vraiment le meilleur des systèmes par rapport à leurs intérêts, et que se produit simultanément une multiplication des lois liberticides et une montée de l'extrême droite dans beaucoup de pays occidentaux, un sondage réalisé pour le New York Times montre que de moins en moins de personnes trouvent "essentiel" de vivre en démocratie. Inquiétante conjonction de tendances...
26.10.2016
Au début de la mondialisation néo-libérale et des délocalisations massives vers la Chine qui s'en sont suivies, les Occidentaux ont commis 2 erreurs d'appréciation majeures.

Tout d'abord, ils ont cru que la Chine se bornerait à être "l'atelier du monde", en restant centrée sur l'industrie manufacturière. En réalité, grâce aux transfert de technologies réalisés par les multinationales occidentales et à la possibilité pour les Chinois d'observer de près les méthodes de production dernier cri, la Chine a rapidement rejoint le niveau technologique des pays occidentaux et s'est mise à produire des produits hautement technologiques, notamment dans le domaine de l'électronique et du numérique. Mais grâce à son enrichissement et aux actions bien pensées et bien coordonnées d'un état très interventionniste (contrairement aux gouvernements occidentaux qui ont abandonné toute politique industrielle en laissant le champ libre à leurs multinationales), la Chine a remarquablement développé sa recherche scientifique et technologique. Elle est désormais sur le point de dépasser les pays occidentaux. Il ne se passe plus un mois sans que soient annoncés des réalisations où la Chine est à l'avant-garde de la technologie. Ainsi, le super-calculateur le plus puissant du monde a longtemps été américain, il est désormais chinois. La Chine vient aussi de lancer le premier satellite quantique. Dans le domaine militaire, elle a aussi mis au point un missile intercontinental hypersonique.

La deuxième énorme erreur des Occidentaux a été de croire que le développement économique et l'accroissement des échanges amènerait la Chine à "libéraliser" son régime, avec à la fois plus de "démocratie", une conversion au libéralisme économique, et une intégration (ou plutôt une soumission) aux réseaux d'influence du pouvoir mondial réel.

En réalité, la Chine n'est pas aux avant-postes du futur uniquement dans le domaine technologique. Elle l'est aussi dans le domaine politique. Ce n'est pas la Chine qui est appelée à adopter le modèle occidental, mais plutôt l'Occident qui va tendre à adopter le modèle politique chinois. Car celui-ci est la démonstration qu'un régime non démocratique est parfaitement compatible avec une société de consommation et "l'économie de marché", contrairement à ce qu'ont toujours cru les "experts" et intellectuels occidentaux.

Le régime des pays occidentaux est déjà en train de se rapprocher du modèle chinois. La démocratie y est de plus en plus relative, la surveillance des citoyens par l'état est de plus en plus développée et omniprésente, et les éventuelles manifestations sont de plus en plus violemment réprimées par une police de plus en plus militarisée. Certes, il y a encore des élections pour la forme, mais aucun des candidats ayant une chance d'être élu (c'est à dire disposant des financements et des réseaux nécessaires) ne représente les aspirations des citoyens. Et quel quels soient les candidats élus, ils appliqueront au final la même politique, celle élaborée en amont par le pouvoir économique et financier, La "démocratie" occidentale n'a jamais autant été une oligarchie, où le pouvoir est exercé par des personnes cooptées au sein d'une élite qui concentre à la fois le pouvoir et les richesses. Exactement comme en Chine où les dirigeants sont renouvelés à peu près au même rythme que dans les pays occidentaux mais sans être élus, coopté au sein d'une élite politique, celle des dirigeants d'un Parti unique.

Il est de plus en plus probable que la société future sera quelque part entre le "meilleur des mondes" d'Huxley et "1984" d'Orwell. Une dictature, mais "moderne", hautement technologique, et où le citoyen moyen n'aura pas conscience d'être dans une prison ni d'être un esclave. Mais où ceux qui ne s'intégreront pas au système seront impitoyablement éliminés.

Là encore, la Chine vient d'ouvrir la voie, cette fois pour le totalitarisme du futur...



Le mois dernier, le régime à décidé l'instauration d'un système de notation de chaque citoyen, avec une évaluation des comportements quotidiens par l'attribution de bons ou de mauvais points grâce à la surveillance électronique et au "big data", c'est à dire l'exploitation de l'ensemble des données administratives ou personnelles. Ainsi, des infractions routières, dire du mal du Parti, adhérer à une religion jugée indésirable, ou délaisser ses parents âgés rapporteront des mauvais points qui diminueront les avantages ou allocations attribuées par l'état, ou qui réduiront l'accès aux meilleurs emplois. Inversement, les bons points permettront d'obtenir plus facilement un crédit, d'inscrire ses enfants aux meilleurs écoles, etc.

En ajoutant à cela une sélection génétique des naissances, domaine dans lequel la Chine est également pionnière (n'ayant pas eu à s'encombrer de contraintes éthiques), nous obtenons le parfait "meilleur des mondes"...

Plus d'infos:
http://dailygeekshow.com/chine-note-citoyens/
http://www.latribune.fr/economie/international/chine-le-big-data-pour-noter-les-citoyens-et-sanctionner-les-deviants-610374.html
26.04.2016
En janvier 2012, le gouvernement de Sarkozy voulait faire passer une loi pour protéger le "secret des affaires", en réalité pour rendre passible de poursuites les lanceurs d'alerte qui révèleraient les "dirty secrets" des multinationales. Mais il a du quitter le pouvoir avant que la loi ne soit finalisée. Qu'à cela ne tienne, gouvernements de droite et "de gauche" étant au service des mêmes intérêts, la disposition avait été reprise dans la "loi Macron". Face aux vives réactions, Macron l'avait abandonnée. Mais c'est parce qu'il savait que cette mesure était sur le point d'être adoptée par l'UE, s'imposant ensuite à tous les états-membres. C'est fait désormais, le parlement européen a adopté la mesure la semaine dernière. Les députés LR, PS et FN ont voté pour, le FN démontrant au passage dans quel camp il se trouve vraiment, au service de l'oligarchie, tout comme l'UMPS.

Quelques articles, par ordre chronologique...

2012
- Les affaires au secret

2015
- La liberté d'informer menacée par le "secret des affaires"
- Macron abandonne son projet sur le "secret des affaires"

2016
- L'UE adopte la directive controversée sur le "secret des affaires"
- Le Parlement européen vote pour protéger le "secret des affaires" et le droit à l'opacité
- "Secret des affaires": quand l'opacité devient norme


Toujours à propos des lanceurs d'alerte, le procès d'Antoine Deltour s'est ouvert aujourd'hui au Luxembourg. Il avait révélé comment de nombreuses multinationales avaient obtenu une domiciliation sans impôts au Luxembourg, avec des milliards de manque à gagner fiscal pour les autres pays européens.

- Antoine Deltour, lanceur d'alerte dans la tourmente
- Les lanceurs d'alerte seuls contre tous
- Antoine Deltour, soldat inconnu lanceur d'alerte
20.02.2016
Tout le monde en est conscient, les bulles spéculatives se sont multipliées, les banques prennent des risques toujours plus grands et accumulent les produis financiers toxiques. La probabilité d'une nouvelle crise financière encore plus dévastatrice que celle de 2008 est donc élevée.

Si cela arrive, les états déjà surendettés ne pourront venir en aide aux banques en empruntant comme ils l'ont fait en 2008. La création de monnaie a également atteint ses limites, le bilan comptable des banques centrales étant déjà catastrophique suite à leurs injections massives de liquidités pour soutenir les marchés financiers et à leurs rachats de dettes d'états qui ne seront jamais en mesure de tout rembourser.

L'oligarchie qui détient le pouvoir mondial réel ainsi que ses serviteurs politiques sont bien conscients de tout cela. Et ils ont déjà prévu à quelle "solution" il vont recourir pour renflouer à nouveau les banques: elles seront autorisées à s'approprier l'argent des déposants. Cette autorisation déjà été donnée aux banques par l'Union européenne après avoir été appliquée à Chypre pour tester les réactions de la population, réactions qui se sont avérées être faibles.

Mais Chypre est un petit pays. Dans des pays plus grands et plus peuplés et où les tensions sociales préexistantes sont déjà fortes, les réactions pourraient être plus importantes et plus violentes.

Comme aux échecs, il est donc nécessaire de couvrir son attaque, autrement dit de prendre préalablement les dispositions nécessaires pour mater une éventuelle révolte. Les polices occidentales sont de plus en plus militarisées (RAID et BRI en France, SWAT aux Etats-Unis...) et se sont massivement équipées en armes "non létales" de plus en plus offensives. Elles ne tuent pas, du moins dans la plupart des cas, mais elles infligent des souffrances importantes et peuvent laisser des séquelles à vie.

D'autre part, les islamistes ont fourni le prétexte à de multiples lois liberticides successives, incluant en France un considérable assouplissement des conditions nécessaires pour déclarer l'état d'urgence et le prolonger indéfiniment. L'article 1 de la nouvelle loi qui vient d'être adoptée par l'Assemblée nationale permet de déclarer l'état d'urgence en cas "d'atteintes graves à l'ordre public" ou "d'événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique". Des conditions tellement vagues que ça pourra être tout ce qu'un gouvernement voudra.

Tout est prêt désormais pour un nouveau hold-up au bénéfice des banques, a une échelle encore plus grande qu'en 2008.
 
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