15.07.2009
Depuis plusieurs semaines, étape par étape, le régime de Sarkozy déploie un plan global pour contrôler internet, le seul média qui ne soit pas encore à sa botte.

Il y a d'abord eu la loi HADOPI qui établit une surveillance des internautes par les fournisseurs d'accès et l'installation de mouchards électroniques sur l'ordinateur de l'internaute, le tout sous couvert de défense des droits d'auteurs.

Mais Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l'assemblée nationale, l'a annoncé sans détours sur RTL dans "le grand jury" le 14 juin: "Hadopi n'est que le point de départ. Car il y aura un sujet plus large qui est la régulation sur Internet".

De nombreux députés UMP sont ouvertement favorables à un filtrage d'internet, où seuls les sites autorisés seraient accessibles depuis la France. Autrement dit, un web à la chinoise.

Au départ, le filtrage sera limité à des sites dont la censure sera massivement approuvée par l'opinion. Par exemple les sites pédophiles. Mais une fois le principe de filtrage institué, il suffira d'en étendre progressivement les critères à tout ce qui est politiquement incorrect, et finalement à toute forme de contestation.

Le ministère de l'intérieur, récemment confié à Brice Hortefeux, est en train d'élaborer une nouvelle loi appelée "LOPSI 2" (Loi d'Orientation et de Programmation pour la Sécurité Intérieure), qui fait suite à la loi "LOPSI 1" que Sarkozy avait fait adopter en 2002 lorsqu'il était ministre de l'Intérieur.

LOPSI 2 va obliger les fournisseurs d'accès à bloquer l'accès à des sites déterminés par l'administration, et dont la liste restera confidentielle. Sous prétexte de ne pas faire de publicité pour les sites interdits, le système sera donc complètement opaque.

Par ailleurs, le gouvernement a lancé un appel d'offre auprès de d'entreprises spécialisées pour établir une "veille de l'opinion". Le but est de "repérer les leaders d'opinion, les lanceurs d'alerte et analyser leur potentiel d'influence et leur capacité à se constituer en réseau, décrypter les sources des débats et leurs modes de propagation. (...) La veille sur Internet portera sur les sources stratégiques en ligne: sites "commentateurs" de l'actualité, revendicatifs, informatifs, participatifs, politiques, etc. Elle portera ainsi sur les médias en ligne, les sites de syndicats, de partis politiques, les portails thématiques ou régionaux, les sites militants d'associations, de mouvements revendicatifs ou alternatifs, de leaders d'opinion."

Enfin, le régime de Sarkozy mène une double offensive pour museler DailyMotion où des vidéos hostiles à Sarkozy font régulièrement le buzz.

D'une part, il s'agit de développer entre le pouvoir et internet une "relation symbiotique" comparable à celle qui unit le pouvoir à la presse et à la TV. En 2007, le responsable des contenus de DailyMotion, Séverin Naudet, avait ainsi rejoint le cabinet de François Fillon à Matignon. Et il a été remplacé chez Dailymotion par Martin Rogard, un ancien collaborateur de Renaud Donnedieu de Vabres au ministère de la Culture.

D'autre part, le gouvernement tente d'intimider les internautes en faisant des exemples. C'est ainsi que le 11 juin, uune mère de famille landaise de 49 ans s'est retrouvée convoquée au commissariat pour avoir écrit "hou la menteuse" dans un commentaire sur DailyMotion à la suite d'une vidéo de la ministre Nadine Morano. Celle-ci avait porté plainte contre X pour injure envers un membre d'un ministère. Les juges ont ensuite obtenu de DailyMotion l'adresse IP des internautes qui avaient commenté la vidéo d'une façon jugée injurieuse. (voir les détails de l'info sur le site du Parisien)

Si les contre-pouvoirs ne se réveillent pas, la France aura bientôt un internet filtré et fliqué similaire à celui de "démocraties" comme la Chine, la Birmanie, l'Iran et la Corée du Nord.
13.07.2009
Les lois liberticides se multiplient dans tous les pays occidentaux, et la surveillance électronique est désormais totale. Il n'y a plus ni vie privée, ni protection des données personelles. Les états s'arrogent même le droit d'installer des logiciels espions dans nos ordinateurs...

Exemple avec l'Allemagne qui est aussi en pointe que le Sarkoland et l'Angleterre orwellienne dans le domaine du recul des libertés...



 
12.07.2009
Le 8 juillet dans la soirée, une trentaine de personnes ont organisé un rassemblement "festif" devant une ancienne clinique à Montreuil transformée en espace politico-culturel alternatif avec salle de projection, centre d'information et espace de débat. Le but était de protester contre l'expulsion le matin même d'une quinzaine de squatteurs qui vivaient dans la clinique.

Plusieurs dizaines de personnes sont là pour apporter leur soutien. Joachim Gatti, réalisateur de 34 ans, petit-fils d'Armand Gatti, en fait partie.

Au bout de quelques heures, la police débarque et charge les manifestants à coups de flash balls. 5 personnes sont blessées, Joachim est touché à l'oeil et conduit à l'hôpital. Dans une lettre ouverte, son père fait état de "trois fractures au visage, le globe oculaire fendu en deux, la paupière arrachée".

Pour le père de la victime, "les policiers ont tiré sans sommation. Ce n'est pas une bavure mais une brutalité policière. Ils [les manifestants] avaient organisé une fête de gnocchi avec de la sauce tomate devant la clinique. Il y a eu des feux d'artifice tirés. Ils ont cru qu'il n'y avait que trois vigiles. Une quinzaine de policiers sont sortis de leurs voitures et ont tiré sans sommation. Ils étaient à cinq mètres et ils ont tiré plusieurs fois avec leurs flash-balls. C'est une "chasse au lapin", a-t-il ajouté.

Selon la préfecture, les policiers auraient chargé en riposte à des tirs de projectiles (pots de peinture, pétards et de fumigènes). Une enquête a néanmoins été ouverte par l'IGS (police des polices). Selon plusieurs témoins, les policiers ont délibérément visé "au-dessus de la ceinture".

Dominique Voynet, maire de Montreuil, a dénoncé de la part de la police "une démonstration de force totalement inutile qui a généré à son tour le désordre". Elle a ajouté que les policiers "ne se sont pas contentés de séparer les manifestants" mais ont "plaqué violemment un bon nombre d'entre eux contre les murs, les ont frappés à coup de matraque et arrosés de gaz lacrymogène, devant des habitants de la ville totalement stupéfaits et effarés". L'ordre de dissoudre la manifestation, qui "apparemment venait d'en haut", est "arrivé à un moment où les manifestants étaient totalement pacifiques et tranquilles".

Du coté du ministère de l'intérieur, aucune réaction, aucune reconnaissance des violences policières, aucune sanction contre le policier qui a commis l'agression, aucune excuse envers la victime et sa famille, et aucune remise en cause de l'usage du flashball par la police (ce qui aurait été un minimum).

Cette agression policière au flash ball démontre une nouvelle fois la "dangerosité" de cet arme. Elle est utilisée pour des motifs mineurs qui ne justifieraient jamais un tir à balle réelle. Pourtant, le flashball peut infliger des blessures aussi graves que des tirs à balle réelle.

Joachim Gatti n'est pas le premier à être mutilé à vie suite à un tir de flash ball par la police de Sarkozy. Il y eut également:
- Un lycéen de 17 ans a perdu un oeil suite à un tir de flash ball alors qu'il manifestait devant le rectorat de Nantes en novembre 2007.
- Deux jeunes ont perdu un oeil à Villiers-le-bel en mai 2009.
- Samir à Neuilly-sur-Marne en mai a perdu l'audition après avoir été touché à l'oreille par un tir de flash ball.
- Johann a perdu un oeil suite à un tir de flash ball alors qui participait à une manifestation étudiante place du Capitole à Toulouse en mars 2009.
12.07.2009
Le rapport 2009 d'Amnesty International est accablant pour le régime de Sarkozy et sa police.

Amnesty dénonce la multiplication des violences policières, incluant des homicides, des actes de torture, des mauvais traitements cruels, inhumains ou dégradants (établis par la Convention contre la torture), et un usage excessif de la force (ayant entraîné dans certains cas la mort ou une invalidité permanente), du menottage et des fouilles au corps. Des violences qui vont de pair avec une impunité quasi totale des policiers.

Par ailleurs, "Amnesty International constate l'accentuation manifeste d'un phénomène inquiétant: les personnes qui protestent ou tentent d'intervenir lorsqu'elles sont témoins de mauvais traitements infligés par des responsables de l'application des lois sont elles-mêmes accusées d'outrage (insulte envers une personne dépositaire de l'autorité
publique) ou de rébellion (résistance avec violence envers un représentant de l'autorité). Dans d'autres cas, des personnes qui se sont plaintes d'avoir subi des mauvais traitements sont accusées de diffamation par les agents concernés."

L'organisation de défense des droits de l'homme note également que la France n'a appliqué aucune des recommandations du rapport publié en 2005 où Amnesty dénonçait déjà les violences policières croissantes alors que Sarkozy était ministre de l'intérieur.

Plus de détails sur le rapport d'Amnesty dans cet article du blog

Voir l'animation l'Amnesty et télécharger le rapport sur cette page
27.06.2009
Un reportage diffusé dans Envoyé Spécial à propos de Facebook. Il confirme que le but de l'entreprise (et la raison pour laquelle elle intéresse tant les "investisseurs") est bel et bien l'exploitation et la vente de fichiers avec des profils ultra précis, ce qui représente une valeur inestimable pour les publicitaires mais aussi pour les gouvernements...

voir la vidéo
22.06.2009
Après que le "guide suprême", l'ayatollah Ali Khamenei ait déclaré définitive la victoire d'Ahmadinejad, le ministère de l'Intérieur a prévenu Mir Hossein Moussavi qu'il "serait responsable des conséquences de tout rassemblement illégal", sachant que toutes les manifestations pro Moussavi ont été interdites par le régime. C'est donc une menace voilée d'arrestation de Moussavi.

Un dirigeant de la police, Ahmad Reza Radan, a été encore plus précis en avertissant que si des gens manifestaient, "leurs leaders seront arrêtés".

Signe de la détermination du régime, la fille de l'ancien président Hachémi Rafsandjani (ancien président et l'un des hommes les plus influents d'Iran) a été interpellée le 20 juin pour avoir participé à des rassemblements non autorisés.


Le régime iranien montre son vrai visage: celui d'une dictature théocratique dont le but premier est de se maintenir au pouvoir.

Du coté occidental, Obama continuer de jouer la prudence, tout en haussant le ton après les violences policières et les atteintes aux libertés publiques. "Je suis très préoccupé, compte tenu de la teneur et du ton des déclarations qui ont été faites, de savoir si le gouvernement de l'Iran est conscient que le monde l'observe. Et la façon dont il traite les personnes qui, par des moyens pacifiques, tentent d'être entendues, enverra un message clair à la communauté internationale sur ce qu'est ou n'est pas l'Iran", a déclaré Barack Obama sur la chaîne CBS News le 20 juin.

Quelques heures plus tard, dans un communiqué, Barack Obama a appelé le gouvernement iranien à cesser sa répression "violente et injuste" des manifestations d'opposition. "Nous appelons le gouvernement iranien à cesser toutes les actions violentes et injustes contre son propre peuple. Les droits universels de réunion et de liberté de parole doivent être respectés, et les Etats-Unis se tiennent aux côtés de tous ceux qui cherchent à exercer ces droits. La répression des idées ne réussit jamais à les faire disparaître. (...) Si le gouvernement iranien cherche le respect de la communauté internationale, il doit respecter la dignité de son propre peuple et gouverner via l'assentiment, et non la coercition".

La stratégie d'Obama est de défendre les droits de l'homme sans prendre parti directement pour Moussavi. Obama suit les recommandation d'un récent rapport de la CIA sur l'Iran, et où il apparait que la plupart des opposants ne sont pas pour autant pro-occidentaux. L'ingérance des Etats-Unis pourrait donc les retourner en faveur du régime dans un mouvement d'unité nationale. De plus, toute ingérance offrirait des arguments à Ahmadinejad et Khamenei pour dire que les manifestants sont manipulés par l'Occident.

Dernières photos des manifs







18.06.2009
La jeunesse iranienne qui est dans les rues aujourd'hui est née après la révolution islamique et n'a connu que le régime des mollahs porté au pouvoir par leurs parents. Ayant abondamment accès à internet et aux TV occidentales par satellite, les jeunes iraniens ne supportent plus les règles étouffantes qu'on leur impose et la répression tatillonne de la flicaille islamiste omniprésente (police des moeurs, gardiens de la révolution et miliciens islamistes). Une situation qui n'est pas si éloignée de celle du Sarkoland et son régime policier (avec des prétextes de répression différents).

Parmi les manifestants, il y a aussi beaucoup d'Iraniens des classes moyennes dont le pouvoir d'achat s'est effondré à cause de l'envolée des prix. Là encore, ça rappelle quelque chose...

Tous les médias étant contrôlés par le régime (eh oui, en Iran aussi !), Internet est le principal moyen utilisé par les Iraniens pour obtenir des informations et en diffuser, en particulier les sites de partage de vidéos et de photos (YouTube, Flickr), et les sites de réseaux sociaux Twitter et Facebook permettent aux manifestants de communiquer et s'organiser malgré la coupure des émetteurs de portables par le pouvoir.



Elections truquées>

En 2006, les élections municipales en Iran avaient été très défavorables au parti d'Ahmadinejad. A l'exception d'un sondage américain qui le donnait vainqueur, les sondages iraniens le donnaient battu.

Il semble que la fraude ait été préparée de longue date. Ahmadinejad était sur la défensive et s'attendait à perdre cette élection. D'après des informations que Libération a réussi à obtenir auprès d'employés du ministère de l'Intérieur, "des bassidji (miliciens islamiques paramilitaires) sont venus, le jour du scrutin, remplacer certains fonctionnaires chargés de collecter les résultats. Selon des fuites obtenues auprès d'experts dans ce même ministère, les vrais scores des candidats sont radicalement différents de ceux annoncés officiellement: le réformateur Mir Hussein Moussavi serait ainsi arrivé en tête avec 19 millions de voix (sur 42 millions de votants), devant le second candidat réformateur, Mehdi Karoubi, qui a recueilli 13 millions de suffrages, Ahmadinejad n'arrivant qu'en troisième position avec 5,7 millions. Dès lors, un second tour aurait dû avoir lieu sans la présence d'Ahmadinejad". Au lieu de cela, il a été déclaré largement vainqueur dans 32 régions sur 34, avec au total 24,5 votes contre 13,2 pour Moussavi.





















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