06.05.2007
Le premier gouvernement de Sarkozy compte quinze ministres (8 hommes et 7 femmes), quatre secrétaires d'Etat et un haut commissaire.

Nicolas Sarkozy a tenu sa promesse à Nicolas Hulot, le ministre de l'écologie devient le numéro 2 du gouvernement et sera aussi responsable de l'aménagement du territoire et du développement durable. Le poste a été confié au chiraquien Alain Juppé, qui était tout sauf un écologiste mais qui dit avoir eu une prise de conscience au Canada.

Mais Sarkozy a aussi tenu sa promesse de créer son ministère de l'immigration et de l'identité nationale, ce qui rappelle la sinistre période du gouvernement de Vichy. Le ministère est attribué à Brice Hortefeux, une fonction qui lui va comme un gant. Contrairement à ses premières intentions, Nicolas Sarkozy n'a pas nommé Hortefeux ministre de l'intérieur, on évite donc le pire.

Autres nominations rassurantes: le ministère de la Justice est attribué à Rachida Dati, au lieu de l'ancien activiste d'extrême-droite Patrick Devedjian, sarkozyste de la première heure et pressenti à l'origine pour cette fonction. Le ministère de la Défense est confié à Hervé Morin, un centriste proche de François Bayrou qui a rallié Sarkozy au 2è tour. Et le ministère des affaires étrangères va à Bernard Kouchner.

Le transfuge socialiste Eric Besson est remercié par un "secrétariat d'état à la prospective et l'évaluation des politiques publiques". Lorsqu'il avait démissionné du Part Socialiste en pleine campagne électorale, Ségolène Royal avait minimisé l'événement par un méprisant "mais qui connaît Mr Besson?". Désormais, tout le monde connaît Mr Besson.
Martin Hirsh, le président d'Emmaüs, est nommé "haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté".

Jean-Pierre Jouyet, un haut fonctionnaire de centre gauche (proche de François Hollande) devient secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes, chargé des Affaires européennes.

Autre élément intéressant: le ministre de la fonction publique disparait, cette fonction est désormais rattachée à un ministère "du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique", ce qui sous-entend que les fonctionnaires sont une charge et que celle-ci doit être réduite.
 
Le cabinet de Nicolas Sarkozy:

Parallèlement au gouvernement, une part importante des décisions seront élaborées à l'Elysée par le cabinet de Nicolas Sarkozy. Ce cabinet est composé par:

- Claude Guéant (bras de Sarkozy), nommé secrétaire général de l'Elysée
 
 
- Raymond Soubie, spécialiste en démolition sociale sera le conseiller pour les questions sociales. Il est le président et fondateur d'Altedia, une société leader dans le conseil aux entreprises pour mettre en place des "restructurations" et des "plans sociaux", bref, pour augmenter les profits en "dégraissant" plus facilement le personnel. Très introduit dans les cercles du pouvoir à droite, Raymond Soubie avait déjà beaucoup "conseillé" les gouvernements Raffarin et Villepin dans leur mesures de démolition sociale.


 
- Henri Guaino (rédacteur des discours de Sarkozy pendant la campagne) exercera la fonction de conseiller spécial

- Jean-David Levitte (ambassadeur de France à Washington) sera conseiller diplomatique

- Emmanuelle Mignon est nommée directrice de cabinet

- David Martinon, conseiller en communication de Sarkozy devient porte parole de l'Elysée.
Conseillers sans fonction particulière:

- Catherine Pégard, journaliste politique au Point, anciennement chargée de suivre Sarkozy pendant la campagne, est ainsi remerciée pour ses articles élogieux

- Georges-Marc Benamou, écrivain anciennement de gauche, confident de Mitterrand dans ses derniers mois, ex-rédacteur en chef de Globe dans les années 80, un magazine culturel mitterrandien financé par Pierre Bergé (PDG de Yves Saint Laurent et ami de Mitterrand).