17.10.2011
Le 15 octobre 2011, pour la première fois dans l'histoire, une manifestation mondiale a eu lieu dans près de 1000 villes à travers 85 pays sur les 5 continents, avec partout les mêmes slogans pour dénoncer les mêmes problèmes et exprimer une même révolte contre l'oligarchie qui s'est substituée à la démocratie, contre l'explosion des inégalités, contre l'enrichissement sans limites des 1% les plus riches au détriment des 99% de la population, contre la cupidité des multinationales et de la finance.

Tout avait commencé au printemps avec le mouvement des "Indignés" en Espagne et en Grèce qui s'était étendu à d'autres pays européens. En septembre le mouvement "Occupy Wall Street" s'est propagé aux Etats-Unis. Le mouvement est désormais mondial. La manifestation du 15 octobre a eu lieu jusqu'au Japon, en Corée, à Hong Kong, en Australie, en Amérique du Sud et dans les pays "émergents" comme les Philippines, l'Indonésie ou l'Afrique du Sud.



Pour la première fois, les citoyens agissent à une échelle mondiale, se plaçant au même niveau que les multinationales et le système financier, ce qui est indispensable pour changer vraiment les choses. Dans un monde "globalisé" et face à un pouvoir économique à dimension mondiale, le changement de système doit avoir lieu simultanément dans tous les pays. Une révolution réussie ne peut donc être que mondiale.

Pour la première fois, dans tous les pays, les manifestants sont réunis par les mêmes idées, la même vision, les mêmes slogans et un même symbole (le masque du film "V comme Vendetta).

Pour la première fois, une révolte contre l'ultra-libéralisme et le système d'oppression économique touche le pays qui en est l'origine et le centre: les Etats-Unis.

Pour la première fois, la contestation a choisi ses cibles avec justesse, aussi bien pour les slogans que pour les lieux de manifestation, en tenant compte du fait que le pouvoir réel n'appartient plus aux états et qu'il faut plutôt s'en prendre aux centres du pouvoir économique et financier: les bourses, le siège des banques centrales ou des multinationales. Le mouvement des Indignés dénonce également ce qui est au coeur du problème: l'oligarchie, la collusion des responsables politiques de droite et de gauche avec les élites économiques et financières, et l'accaparement des richesses par les 1% les plus riches, et plus encore par les 0,1% les plus riches.






Ce qu'il manque encore à ce mouvement, ce sont des revendications claires et des mesures concrètes à imposer au pouvoir mondial, pour remettre l'économie au service de l'homme (et non le contraire), et pour restaurer la démocratie, c'est à dire le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, avec un gouvernement au service de l'intérêt général et non d'intérêts particuliers.

Il manque aussi des moyens d'action capables de faire plier un pouvoir mondial qui ne lâchera pas prise facilement. Du fait de leur avidité démesurée, les élites économiques ne sont pas prêtes à renoncer aux fantastiques profits qu'elles tirent de l'ordre actuel. De même, l'oligarchie ne renoncera pas facilement à son contrôle du monde; établi par un ensemble de réseaux patiemment tissés depuis un demi siècle.

Tant que le mouvement des Indignés se limite à des journées d'action sporadiques, cela amènera peut-être des concessions à la marge mais sans changement d'orientation sur le fond. Il serait donc nécessaire de passer à la vitesse supérieure avec des moyens d'actions qui exercent une véritable pression sur le pouvoir économique en lançant une grève générale mondiale du travail, et surtout une grève générale mondiale de la consommation (ce moyen d'action ayant aussi l'avantage d'être impossible à réprimer).





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